Passer les coups de chaud

Ma vache est-elle en stress thermique ?
Différents indicateurs en élevage permettent de savoir si les animaux sont en situation de stress thermique. Les intervenants du récent « heat stress congress » de la société Phibro Animal Health en ont présenté plusieurs. Dr Israël Flamenbaum propose de se servir de la notion de THI en croisant les valeurs de température et d’hygrométrie de la journée avant de se référer au diagramme de référence publié page 6 dans ce magazine. « Si le THI obtenu atteint 68, les animaux sont au seuil du stress thermique. À ce stade, une part de la ration ingérée commence déjà à être dédiée à l’atténuation de la chaleur plutôt qu’à la production. La baisse de lait démarre… », rapporte l’Israélien.
Pour la canadienne Nancy Vander Byl, le challenge de la gestion du stress thermique peut se résumer à la maîtrise de la température corporelle interne du bovin. « La température interne – celle des organes – adéquate se situe entre 38,5 et 39,3 °C. Elle est différente et un peu plus élevée que la température rectale ou la température à la surface de la peau. » Pour un suivi au thermomètre, la température rectale normale est autour de 38,5 °C, le seuil des 39 °C étant considéré comme la limite d’entrée en stress thermique. Pour surveiller la température interne des vaches, la spécialiste, elle, préfère suivre l’évolution de la température du lait (plus précise et 0,15 °C plus élevée que la température rectale), une donnée que les robots de traite notamment sont capables de relever.
Enfin, Geoffrey Dahl, chercheur à l’Université de Floride, propose d’observer le rythme respiratoire : « C’est l’un des moyens les plus simples pour estimer le stress thermique. Il suffit de compter les mouvements des flancs. Dès que les 60 mouvements par minute sont dépassés, les animaux commencent à subir le stress thermique… Et plus ce score est élevé, plus ils sont stressés. »
Au sommaire de ce dossier
Contexte & repères
- L’arbre, un rempart naturel contre la chaleur
- Le stress thermique démarre tôt
- Le stress thermique ne se résume pas à une température élevée
Des stabulations adaptées à la chaleur
- La ventilation naturelle est à privilégier
- Les rideaux brise-vent hauts de 4 m assurent la ventilation
- Les logettes sablées apportent confort et fraîcheur
- Pouvoir boire suffisamment pour produire du lait
- « Tous les ans, les taux de gestation se dégradent en fin d’été »
- Ouvrir les bâtiments et moduler avec des filets enroulables
- Ne pas faire de son bloc traite un fourneau
- Méconnu, le rayonnement exacerbe le stress thermique
- Éviter le rayonnement indirect
- Brumisateurs « maison » et ventilateurs pour les canicules
- Il y a de l’électricité dans l’eau !
- Les veaux passent en dessous des coups de chaud
Autres leviers contre le stress thermique
- Le stress thermique en fin de gestation impacte la tarie et sa fille
- Des ajustements pour l’alimentation
- La résistance à la chaleur par la voie génétique
- Prioriser les actions
Des bâtiments hors-sol rafraîchis