Ouvrir les bâtiments et moduler avec des filets enroulables

Dans les bâtiments encore totalement fermés il y a 3 ans, les vaches souffraient de stress thermique lors des coups de chaleur. En les équipant de filets et bâches enroulables, les éleveurs peuvent tout ouvrir lorsque la température grimpe ou juste une partie pour ventiler en période plus fraîche. Au Gaec de Perran à Plounévez-Quintin (22), le bâtiment existant qui date de 1984 n’a cessé de s’agrandir avec l’évolution du troupeau et de la production. « Aujourd’hui, nous avons 200 vaches pour une production de 2 millions de litres de lait et 250 ha de SAU. Le dernier agrandissement date de 2015. Le bâtiment est en forme de L. Une partie sert de couchage, aménagée en logettes paillées. L'autre est dédiée à l’alimentation avec d’un côté les vaches, de l'autre les taries et génisses qui sont sur aire paillée. Entre ces deux bâtiments qui communiquent, se trouvent les robots de traite », explique Frédéric Lahay un des cinq associés du Gaec. Une production laitière qui chutait de 2 à 3 kg / VL / jour L'enceinte consacrée à l’alimentation était équipée sur un côté de tôles ventelles avec des translucides. Malgré le système d’entrée d’air de ces tôles, cela ne ventilait pas assez et les translucides favorisaient encore plus le réchauffement de l’ambiance lors des coups de chaud. « Sur ces périodes, la production laitière chutait de 2 à 3 kg de lait / VL/ jour. On constatait une baisse de l’ingestion et beaucoup de refus, jusqu’à 1,5 t par jour quand normalement on se situe à moins de 500 kg. Certaines vaches avaient du mal à repartir en lait ensuite, ce qui nous obligeait à tarir plus précocement, voire parfois à réformer. Il y avait aussi un impact sur la reproduction : certaines vaches n’exprimaient plus leurs chaleurs, d’autres ne retenaient pas », retrace Erwan Guerveno, l'un des associés. La solution pour rafraîchir les vaches a été d’enlever toutes les tôles pour installer un filet bi-aéro qui peut s’ouvrir par le haut et par le bas. « L’intérêt est de pouvoir ouvrir le haut même lorsqu’il pleut pour créer un circuit d’air et ventiler sans mouiller l’intérieur du bâtiment. On fait facilement varier la surface d’entrée d’air en hiver. Une régulation avec détecteur de vent et de pluie permet de fermer le rideau automatiquement en cas de besoin. L’été, c’est simple, c’est ouvert en grand pour ventiler au maximum le bâtiment », décrit Julien Amiry, commercial pour Cultivert. Cet investissement de 20 000 € réalisé il y a 3 ans a été bénéfique pour les laitières. « L’été dernier, malgré la canicule, ça s’est plutôt bien passé. Lors des gros pics de chaleur, nous avons seulement perdu 1 kg de lait / VL / jour et les vaches repartent désormais plus vite en production », remarque Frédéric Lahay. L’amélioration de l’ambiance a incité les éleveurs à revoir la configuration du bâtiment le plus ancien qui est dédié au couchage. Le bardage claire-voie a été enlevé pour laisser place d’un côté à une bâche enroulable descendant du haut. « Le choix s’est porté sur une bâche pour que l’aire paillée ne soit pas mouillée lorsqu’il pleut. Elle descend du haut pour permettre d’avoir une entrée d’air permanente peu importe la météo. Elle peut aussi s’enrouler par le bas pour laisser de la bâche au milieu et ainsi créer de l’ombre sur l’aire paillée », précise Julien Amiry. Ouvrir avant d’installer des brasseurs Le côté du bâtiment orienté au nord est équipé d’un système de filet simple s’ouvrant du bas vers le haut. Si le temps est beau, il sera ouvert sinon il restera fermé. Les éleveurs estiment qu’il sera ouvert environ 250 jours par an. L’investissement pour ce bâtiment s’élève à 27 000 € et les travaux ont été réalisés en 2023. « Nous verrons cette année les réels bénéfices de ces modifications des bâtiments qui peuvent être maintenant entièrement ouverts. Mais nous constatons déjà que les vaches ont gagné en bien-être. Elles se répartissent de façon homogène alors qu’avant elles avaient tendance à se regrouper à certains endroits mieux ventilés et plus frais », indique Erwan Guerveno. Et Julien Amiry d’ajouter : « Pour apporter du confort aux vaches il faut commencer par ouvrir les bâtiments avant de penser à investir dans des brasseurs qui consomment de l’électricité. »

Ouvrir les bâtiments et moduler avec des filets enroulables

Gaec de Perran, Plounévez-Quintin (22)

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