Les veaux passent en dessous des coups de chaud

Le bâtiment spécialement construit pour les veaux protège les animaux des températures élevées, car il est isolé dans les murs et en toiture et est équipé de filets brise-vent. La canicule de l’été dernier semble avoir quelque peu oublié le village de Lallunec à Poullaouen (29). La commune n'a pourtant pas été plus épargnée par les hautes températures qu'ailleurs. Mais au Gaec, grâce à la conception des bâtiments, les animaux n'ont pas suffoqué, ni dans la stabulation des vaches laitières, ni surtout dans la nursery. Cette dernière, consruite spécifiquement pour l'élevage des jeunes, abrite trois salles, deux équipées de cases individuelles, la dernière de cases collectives. L'ensemble est équipé de filets brise-vent et est isolé dans les murs par des panneaux sandwich de 50 mm ainsi que des panneaux de mousse polyuréthane Pir (polyisocyanurate qui a un excellent comportement au feu) de 50 mm en toiture. Résultat : des animaux n’ont aucunement souffert de la température dans les moments les plus brûlants de l’été. « Il n’y a quasiment pas d’entrée de chaleur », témoigne Aurélie Cras, associée avec son frère Anthony et sa mère Marie-Lou. Beau veau, belle génisse Lors de la phase de réflexion du projet, hors de question pour l'éleveuse d’intégrer le local dédié aux veaux à l’édifice qui abrite les deux robots de traite. « Il aurait fallu rallonger davantage le bâtiment, nous n’avions pas la place. » De plus, la jeune agricultrice souhaitait bien séparer les jeunes animaux en faveur d'une bonne conduite des aspects sanitaires. « Un veau bien démarré, c’est une belle génisse par la suite. Les trois premiers mois de vie sont les plus importants ». Salariée dans d’autres élevages avant de s’installer, Aurélie Cras a su reprendre ce qu’elle a trouvé de meilleur ailleurs pour sa propre exploitation. Comme des cases « surélevées, faciles à nettoyer et qui laissent passer les jus » pour que les jeunes animaux soient toujours au sec. Pour l’alimentation lactée, les associés du Gaec de Lallunec ont opté pour la poudre de lait. La buvée est acheminée à la nursery et distribuée grâce à un taxi à lait. Un vide sanitaire tous les mois 28 cases individuelles sont à disposition, 14 par salle. Les veaux rejoignant les cases collectives de la 3e salle vers l’âge d’un mois et demi, cela permet d'alterner : « Tous les mois, 14 cases individuelles peuvent ainsi être entièrement nettoyées et désinfectées. Nous réalisons alors un vide sanitaire de 15 jours dans la salle concernée. Cette pause permet de bien sécher la salle. Nous n’avons pas de problème de diarrhée sur les animaux. » Lors de la construction de la nursery, des réservations en toiture ont été prévues pour recevoir des extracteurs. « Depuis la mise en route du bâtiment, nous n’avons pas jugé utile de mettre ces extracteurs, tant l’ambiance est déjà suffisamment saine ». Au total, le Gaec aura investi 200 000 € pour faire construire cette nursery. « C’est un coût, mais ce bâtiment nous servira pendant toute notre carrière ». Retirer les translucides Dans la stabulation, même constat de bonne ambiance et de ventilation adaptée pour les 108 vaches en production. « Même s’il faisait 30 °C dehors l’été dernier, le troupeau n’a pas montré de signes d’essoufflement. Le bâtiment est toujours ventilé ». Les brise-vent ont joué leur rôle. Ces protections pilotées par une petite station météo ne descendent pas jusqu’au sol : la stabulation est bardée jusqu’à une hauteur de 1,5 m ; ce bardage protège aussi les vaches de la pluie et des vents trop forts. Pour faire évoluer cet ouvrage en charpente bois (pour éviter tout courant vagabond) construit par l’entreprise Arcanne, Aurélie Cras aimerait aller plus loin dans la chasse aux risques de stress thermique en « retirant les translucides en toiture qui apportent de la chaleur en été. Avec les larges ouvrants sur les côtés, la lumière extérieure pénètre déjà suffisamment », conclut-elle.

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Gaec de Lallunec, Poullaouen (29)

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