Pouvoir boire suffisamment pour produire du lait

L’eau, c’est la vie. Et quand le mercure monte, les besoins explosent. Mieux vaut s’assurer d’un nombre et d’un type d’abreuvoirs adaptés à la taille de son troupeau. Pour tout organisme vivant, les besoins en eau sont très importants. Chez la vache laitière également, d’autant que le lait est constitué à 90 % d’eau. « L’apport quotidien en eau nécessaire chez le bovin est d’environ 4 L / kg MS ingéré. Auquel il faut ajouter les besoins liés à la production laitière qui sont de l’ordre d’1 L d’eau par kilo de lait produit, », explique Dr Marie Lamandé, membre du Groupement technique vétérinaire (GTV) de Bretagne. En moyenne, la vache bretonne boit plus de 100 L par jour « Une partie de l’eau provenant bien sûr de l’alimentation, en fonction du taux de matière sèche de la ration ingérée, les besoins d’abreuvement seront plus ou moins importants. » La littérature propose ainsi des minima quotidiens d’apport d’eau à retenir en fonction du stade de production et du type de régime. Ainsi, pour une température extérieure de 15 °C, ils sont de : • 20 L d’eau pour une tarie au pâturage, • 55 L pour une tarie en ration sèche, • 30 L pour une vache en lactation au pâturage • 75 L pour une vache en lactation en ration ensilage de maïs • 100 L pour une vache en production en ration sèche. Ce niveau d’apport va évoluer avec l’augmentation de la température ambiante. « À 25 °C, il faudra ajouter 15 L d’eau en plus par vache par jour. À 35 °C, ce sera plus de 35 L d’eau. » Pour résumer, hors période de fortes chaleurs, notons qu’en ration bretonne à base d’ensilage de maïs, une vache laitière doit disposer « de 110 à 130 L par jour ». De l’eau dans le parc d’attente Si l’apport d’eau est insuffisant (parfois peu visible), les conséquences principales sont des baisses significatives d’ingestion et de production, sans oublier une plus grande sensibilité aux maladies (mammites, métrites…) et de moins bonnes performances de reproduction, précise la spécialiste. « Installer un compteur spécifique permet de contrôler et de suivre la consommation quotidienne du troupeau, un indicateur intéressant de la forme des animaux. » En élevage, pour favoriser un bon abreuvement, l’accessibilité et la distribution de l’eau doivent être bien pensées. Marie Lamandé recommande un bac d’une capacité minimale de 70 L pour 20 vaches. Autre repère : une longueur d’abreuvoir à disposition d’au moins 10 cm par vache présente. Par ailleurs, au moment de la traite, alors que les animaux peuvent rester longtemps debout et serrés, il est nécessaire de prévoir un bac dans le parc d’attente et un autre en sortie de l’installation, rappelle la vétérinaire. Deux petits abreuvoirs par case Enfin, dans une même case (infirmerie, vêlage, isolement, génisses), la recommandation est deux abreuvoirs individuels minimum (« Un abreuvoir de ce type pour 8 à 10 vaches maximum ») en veillant à avoir un débit supérieur à 10 L / minute. « Retenons au passage qu’une vache malade passe davantage de temps couchée et qu’en conséquence, elle ne boit pas assez. » Le bovin n'apprécie pas la chaleur « Une vache préfère la fraîcheur », rappelle Dr Marie Lamandé. Toute espèce a une zone optimale de confort thermique. « Pour le bovin, elle se situe entre -1 °C et 21 °C, pour une température extérieure idéale de 10 °C. » En dehors de ces valeurs, les bovins sont en état de stress thermique. « Le stress thermique est défini comme la zone de température extérieure où le bovin doit lutter par des changements métaboliques pour garder sa température interne stable », explique la spécialiste. Parmi les conséquences de cette situation, il y a l’augmentation forte des besoins d’abreuvement. « Pour un troupeau, le réseau d’abreuvement – nombre de points d’eau, débit – doit donc être adapté pour répondre à ces besoins spécifiques au moment des pics de chaleur estivaux. »

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