Bien maîtriser son flux d’air pour rafraîchir les volailles

Dans un poulailler, un diagnostic simple permet de déceler les entrées d’air parasites qui peuvent perturber le circuit de ventilation. Celui-ci est important car une vitesse d’air de 1,2 m / s sur les animaux diminue le ressenti de 9 °C alors qu’à 0,6 m / s, on abaisse le ressenti seulement de 3 °C. « Quand j’ai démarré les audits en élevages avicoles, le diagnostic se faisait sur une base de 400 questions, aujourd’hui nous en avons 6 000 », introduit Jean-Luc Martin, dirigeant de la société Tell Élevage. D'un audit ressort une liste des points d’amélioration, en moyenne 50 identifiés à chaque fois. Ils sont classés en 3 catégories : critiques donc liés au réglementaire ou à un problème de fonctionnement, majeurs qui impactent les résultats technico-économiques ou mineurs qui concernent le confort. Il y a aussi une indication devant chaque point pour que l’éleveur visualise s’il peut faire les travaux seul, avec l’aide de quelqu’un ou en faisant appel à un prestataire. Cela permet d’avoir une idée du coût. « Dans la plupart des élevages plus de la moitié des points sont réalisables par l’éleveur seul ce qui permet de limiter le coût », indique Bernard Mazé, auditeur spécialiste chez Tell Élevage. Détecter les problèmes d’étanchéité du poulailler L'entreprise propose un diagnostic spécifique coups de chaleur réalisé sur environ 4 heures (coût : 600 €). « Lors d’un coup de chaud, il faut apporter de l’oxygène aux volailles, créer de la vitesse d’air pour les rafraîchir et évacuer les gaz lourds de la salle d’élevage car la combinaison fientes + humidité + température produit de l’ammoniac. Pas la peine d’avoir une puissance de ventilation importante si le circuit d’air n’est pas maîtrisé... », explique Bernard Mazé. Pour l’auditeur, il faut commencer par détecter les problèmes d’étanchéité du poulailler. Il calcule alors le débit de fuite et l’indice d’étanchéité. Des tests au fumigène permettent de visualiser où sont les entrées d’air parasites. Ces entrées d’air sont à colmater ensuite pour rendre le bâtiment étanche et ainsi améliorer et maîtriser les vitesses d’air. « J'ai en tête un élevage où les entrées d’air parasites se faisaient par les 7 bouches d’évacuation des eaux de lavage. L’air était potentiellement souillé et cela refroidissait la litière et donc les pattes des volailles. » Le spécialiste rapporte un autre exemple emblématique suite à un diagnotic mené fin de l'été 2022 : « Des ventilateurs venaient d’être ajoutés dans le bâtiment. Malheureusement, les résultats attendus n’étaient pas à la hauteur, voire pire qu’avant. La raison était très simple : le manque significatif d’entrée d’air ce qui cassait complètement l’efficacité de tous les ventilateurs installés. » Un seul circuit d’air pour garder de la vitesse « Nous estimons qu’à 28 °C, un poulet emplumé va encore bien. Au-dessus, c’est le début des soucis. La vitesse d’air permet de rafraîchir les volailles : avec 1,2 m /s sur les animaux, on diminue le ressenti de 9 °C. Cela veut dire que l’on peut gérer du 37 °C ambiant », confie Bernard Mazé. C’est pour cette raison que le circuit d’air doit être maîtrisé partout dans la salle d’élevage. « Lorsque l’on est à 100 % de ventilation, il faut un circuit d’air et pas deux sinon nous divisons par deux la vitesse d’air sur les volailles. De plus ce phénomène va impacter l’efficacité de la brumisation et va mouiller le plafond et les murs et donc humidifier la litière. » Lors de l’audit, la vitesse d’air est mesurée à 25 endroits différents dans la salle à 100 % de ventilation. « Nous calculons la vitesse d’air moyenne et l’homogénéité, il faut se rapprocher au plus près de la valeur 1 pour que ça soit optimum. » 5 à 6 g d’eau / m3 d’air pour rafraîchir l’ambiance Lors de pics de chaleur l’été, lorsque la température extérieure dépasse 38 °C, la vitesse d’air ne suffit plus pour rafraîchir les volailles. Il faut alors utiliser un dispositif de brumisation. « Avec une installation conforme bien utilisée et entretenue, nous allons pouvoir baisser la température de 10 °C dans le poulailler. Pour une bonne efficacité de la brumisation, il faut privilégier de petites buses en grand nombre plutôt que des plus grosses moins nombreuses. En Bretagne, compter 5 à 6 g d’eau / m3 d’air pour rafraîchir l’ambiance », estime Bernard Mazé. Une bonne utilisation de la brumisation induit un temps de marche court, c’est-à-dire 3 à 4 s de brumisation suivi d’un arrêt dont la durée varie en fonction du taux d’humidité de l’air. S’il y a peu d’humidité, la pause sera de 4 s. Si l’humidité grimpe, elle sera de l’ordre de 10 s. Et si le taux d’humidité dépasse 85 %, la brumisation devra être arrêtée. « En réalisant un diagnostic coup de chaleur simple et en effectuant les modifications recommandées, les éleveurs passeront facilement les périodes de canicule en espérant tout de même qu’elles ne se poursuivent pas sur plusieurs jours consécutifs », termine Jean-Luc Martin. Un webinaire sur la prévention des coups de chaleur Tell Élevage organise un webinaire d’une durée d’une heure sur la prévention des coups de chaleur en élevages avicoles vendredi 2 juin. Deux créneaux horaires sont possibles : 11 h et 14 h. Jean-Luc Martin abordera les effets des coups de chaleur sur la santé des animaux d'élevage et leurs conséquences économiques, les signes précurseurs à surveiller et les mesures préventives à prendre pour éviter ces coups de chaleur, l'importance d'un bon circuit d'air, l'efficacité du débit de ventilation installé, la bonne utilisation d'un système de refroidissement adéquat, l'approche d'une surveillance sans faille... Gratuit. Inscription obligatoire : contact@tell-elevage.com

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