19219.hr - Illustration Du plein air en intérieur

Dossier technique

Du plein air en intérieur

Ouvrir davantage les bâtiments des ruminants est une nécessité, pour s’adapter au réchauffement climatique, pour mieux ventiler les bâtiments été comme hiver.

Les bâtiments d’élevage de ruminants ont beaucoup évolué en taille en même temps que la croissance des effectifs. « Avec des largeurs de plus de 25 m, la ventilation naturelle est de plus en plus complexe à gérer », note Bertrand Fagoo, de l’Idele, lors du colloque RMT Batice(1), à Rennes (35), le 15 février. Les risques de dégradation de la santé et du bien-être des animaux sont réels si la conception du bâtiment et sa ventilation ne sont pas optimisées. Des solutions existent pour offrir aux animaux une qualité de l’air intérieure proche de l’extérieur. « Et pour cela, la priorité doit être donnée au confort thermique de l’animal. En effet, le ruminant adulte craint peu le froid s’il est à l’abri de l’humidité », insiste l’expert en bâtiment. 

Ouverture des bâtiments même en hiver !

C’est pourquoi, d’importants débits d’air et suffisamment de déplacement d’air, y compris en hiver, sont nécessaires pour renouveler l’air des bâtiments de grande largeur et s’avèrent bénéfiques pour les animaux. Ainsi, il convient de considérer autrement les ouvertures ventilantes et de changer de paradigme, selon les possibilités, en fonction du site, de l’orientation, de la région… Tout d’abord, par la ventilation transversale. En période chaude, le bâtiment devra être ouvert sur ses quatre faces en partie basse pour apporter des vitesses d’air élevées au niveau de l’animal. Mais l’augmentation des débits de ventilation devra aussi s’étendre au reste de l’année. « D’une conception où l’on fermait les bâtiments l’hiver, il convient aujourd’hui d’ouvrir par défaut, quitte à accepter un peu moins de confort pour les travailleurs… On ne restreint les ouvertures qu’en cas de risques d’entrée d’humidité ou de trop fortes vitesses d’air. »

Ne pas se fier à la température

Ainsi, réguler les ouvertures selon la température interne du bâtiment grâce à des rideaux enroulables ou des bardages sur guillotine n’est pas le critère prioritaire à prendre en compte. Les critères déterminants doivent être la pluie et le vent l’hiver, la pluie et le soleil, l’été. Par ailleurs, des concepts de bâtiment beaucoup plus ouverts et parfois même sans aucun bardage sont déjà en fonctionnement.

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Les tests de fumigènes permettent de vérifier que les débits d’air sont suffisants pour renouveler l’air des bâtiments de grande largeur.

Des rideaux ouverts à 100 % en l’absence de vent et de pluie

Cette recommandation a fait ses preuves, y compris en petits ruminants. Les ouvertures sont ajustées pour protéger les animaux des rayons du soleil et éviter l’entrée d’eau au sein des bâtiments en cas de précipitations. Pour exemple, à l’EARL Bethencourt dans le 62, le bâtiment ovin de 32 m de large pour 500 brebis et agnelles est équipé de deux rideaux en textile plein, d’ouverture du haut vers le bas. Ces derniers sont gérés de façon indépendante avec deux stations météo. « Ils sont fermés lorsque la température est inférieure à 4-7 °C. Et ouverts à 100 % dès 9-12 °C en l’absence de vent et de pluie. En cas de pluie, le rideau s’ouvre à 30 % maximum, l’entrée est protégée par un débord de toiture. En cas de vent en hiver, le rideau se ferme quand la moyenne extérieure dépasse 8 m/s », explique l’éleveur. Après 10 ans de recul, il déplore dans son système la fermeture totale du rideau (ancienne génération du pilotage du rideau). « Il faudrait laisser 20 à 30 cm d’ouverture minimale, protégée par le débord de toiture et ou un brise-vent au lieu du textile plein ». Au Sud, le débord de toiture est trop court, et laisse entrer le soleil. Et l’absence d’un couloir de service le long des parois empêche l’ouverture plus basse qui serait utile en été. 

RMT Batice : Réseau mixte et technologique Bâtiment au cœur des enjeux, laboratoire d’idées des réflexions autour des bâtiments d’élevage en se projetant à l’horizon 2040


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