19320.hr - Illustration Peut-on valoriser le bois de tempête ?
Cette forêt de Dirinon (29) a beaucoup souffert de la tempête.

Dossier technique

Peut-on valoriser le bois de tempête ?

Les arbres tombés à terre peuvent être valorisés en bois d’œuvre, à condition qu’ils ne soient pas défibrés. Mais récupérer ces arbres s’avère délicat, la tempête de l’automne dernier a brouillé les plantations.

Les dégâts de la tempête Ciaran peuvent être vus comme une opportunité pour valoriser les bois locaux. C’est dans ce sens que plusieurs acteurs bretons se sont réunis pour établir un programme d’action collectif, dont l’objectif est de « pousser sur l’utilisation de bois d’œuvre local, même si nous ne sommes pas dans un territoire hyper forestier », résume Erwan Burel, chargé de mission économie et référent filière forêt-bois au Pays de Brest. Les arbres tombés peuvent-ils servir à la construction de bâtiments agricoles ? Certaines forêts abritent « des arbres remarquables, mettez-les de côté pour en faire du bois d’œuvre », conseille aux propriétaires le chargé de mission. Pour pouvoir être utilisé, ces arbres tombés doivent respecter certains critères. « Le vent a souvent cassé les arbres, et ne les a pas déracinés. Dans ce cas, la fibre est déchirée, altérant les chances de trouver des grumes de qualité. Utiliser ces arbres sera compliqué, il faudra faire du tri », explique Xavier Feroliard, gérant d’une scierie à Trémorel (22).

Même constat pour Laurent Lemercier, expert forestier chez Sylva Expertise, cabinet qui vient en aide aux propriétaires sur la conduite de leurs forêts. « Utiliser son propre bois pour de l’auto-construction est une idée séduisante en matière de circuit court, c’est même une action militante, mais il faut amener en scierie un camion complet, soit 25 à 30 m3, ce qui équivaut à 60 arbres ». L’expert rappelle que « les sujets défibrés ou brisés ne pourront servir qu’à de la trituration pour fabriquer des panneaux de particules ou du pellet ». Aussi, « pour l’instant, hors de question de faire rentrer des machines pour abattre et récolter ce bois, les sols sont encore gorgés d’eau ». Pour aller chercher les sujets qui sont aptes à faire du bois d’œuvre, « les frais d’exploitation seront forts et devront être mécanisés, car les forêts sont emmêlées, c’est un véritable mikado »

Il faut faire du tri dans les arbres

Utiliser des arbres jeunes

Les parcelles plantées en épicéa de Sitka sont récoltées au bout de 45 à 50 ans. En prenant exemple sur la carrière appartenant à l’entreprise Colas dans laquelle pousse une forêt de 8 ha à Dirinon (29), Laurent Lemercier explique que la plantation « date d’il y a 30 ans, il manque donc 15 à 20 années de croissance ». Sur la futaie finistérienne, 35 % des arbres ont été touchés par Ciaran. Les valoriser en bois d’œuvre peut s’avérer intéressant, une coupe précoce ne joue en rien sur la « qualité, qui ne varie pas en fonction de l’âge. En revanche, le rendement sera forcément diminué »


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