19350.hr - Illustration Les bâtiments réaménagés pour les chèvres
Estelle et Antonin Bahier dans la stabulation réaménagée en chèvrerie.

Dossier technique

Les bâtiments réaménagés pour les chèvres

Alors que les parents d’Antonin Bahier étaient éleveurs de vaches laitières et volailles, lui et sa femme Estelle ont fait le choix des chèvres laitières. La stabulation a été réaménagée en chèvrerie et le poulailler en nurserie.

Gaec du Cormier, à Courbeveille (53)

Ayant passé 3 ans en montagne, dont 2 ans sur un élevage de chèvres, Antonin et Estelle Bahier ont souhaité s’orienter vers la production de chèvres laitières en s’installant il y a 4 ans. « Aujourd’hui, nous produisons près de 500 000 L de lait commercialisé à Agrial avec 500 chèvres », ont précisé les éleveurs lors d’une porte ouverte organisée par la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire.

« Nous avons acheté 140 premières chevrettes – de la race alpine que nous connaissions – juste avant de nous installer ». En décembre 2019, les éleveurs achètent 240 chèvres Saanen du fait du manque de femelles alpines sur le marché. « Après deux ans à travailler avec les deux races, nous avons préféré ne garder que la Saanen pour sa facilité de mise bas notamment. Les chevreaux sont plus petits. »

Des bardages ajourés refermés

La stabulation des vaches laitières a été aménagée en chèvrerie en septembre 2019. La structure du bâtiment, clair et aéré, a été conservée. Seuls des bardages ajourés ont été refermés, les chèvres étant plus sensibles au froid. L’intérieur a été réaménagé. « La conduite se fait en 4 lots de 136 chèvres, triées selon leur rang de lactation. » Chaque lot est sur une aire paillée. Deux couloirs d’alimentation en béton, surélevés de 50 – 60 cm par rapport aux aires paillées, ont été créés. Les cornadis des vaches ont été remplacés par des barres au garrot. « Les aires paillées, en litière accumulée, sont curées toutes les six à huit semaines. »

Salle de traite neuve 

« Nous avons installé la salle de traite, neuve, en septembre 2019. Elle compte 2 quais de 34 places, chacun équipé de 17 postes de traite. Grâce aux cornadis, nous pouvons distribuer des concentrés, à hauteur de 50 g/chèvre à chaque traite », indiquent les éleveurs qui commencent la traite à 7 h le matin et 17 h 30 en fin de journée (pour une durée de 2 heures environ). « Pour faciliter la manipulation des animaux, les échographies sont réalisées dans la salle de traite. Cela permet aussi aux jeunes chèvres de s’habituer au passage en salle de traite. »

L’alimentation dans la chèvrerie se fait grâce à une mélangeuse qui permet de limiter le tri des fourrages par les chèvres (foin, enrubannage et luzerne). Les éleveurs ont aussi installé un robot d’alimentation qui a été acheté d’occasion et reconditionné pour un démarrage en août 2021. « Il nous fait gagner du temps pour la distribution des concentrés et des minéraux et pour la repousse des fourrages. »

Autre aménagement en faveur d’une bonne maîtrise des charges pour les jeunes installés, la moitié du poulailler a été transformée en nurserie en décembre 2020. « La 2e moitié du bâtiment a été démontée et les matériaux ont été réutilisés pour la création d’un nouveau hangar de stockage. » Alors que le sol du poulailler était en terre battue, il a été entièrement bétonné. « Cela facilite le lavage au nettoyeur haute pression et la désinfection des locaux avant les vides sanitaires. » Une aire paillée de 170 places avec des supports sur lesquels les chevrettes peuvent grimper a été créée ainsi qu’un couloir d’alimentation surélevé. Ce bâtiment isolé apporte un confort thermique l’hiver comme l’été. Les rideaux isolés amovibles ont été conservés. « Nous avons par contre ajouté 4 fenêtres de chaque côté pour la luminosité. » Comme la mélangeuse ne peut entrer pour l’alimentation des chevrettes, « un mélange fermier est réalisé sous le hangar une fois par semaine et est ramené avec le tracteur chargeur dans la nurserie. » Pour les soins et échographies, des cornadis ont été installés. « Les chevrettes sont d’abord allotées par âge puis réallotées en fonction de leur poids. »
Sur six mois, les éleveurs, aidés par des amis et leur famille, ont construit leur hangar de 600 m2 pour le
stockage de la paille, du foin et de certains aliments. Une aire bétonnée a été aménagée pour la confection des rations. Une autre partie est en aire paillée pour les boucs reproducteurs, avec accès au pâturage. Le coût du hangar a été limité à 55 000 € environ. Il a été mis en service en été 2023. 

Autonomie en fourrages recherchée

L’exploitation compte une SAU de 75 ha avec 37 ha de prairies de fauche, 15 ha de blé, 15 ha de maïs grain et 8 ha de luzerne. Régulièrement, des jeunes (apprentis ou stagiaires) sont accueillis sur l’élevage. L’autonomie en fourrages est recherchée pour l’alimentation du troupeau. Les chèvres produisent environ 1 000 L/an (36,3 g/L de TB – 32,5 de TP). 140 chevrettes sont élevées chaque année, les mâles sont vendus chez un engraisseur. Parmi les projets à moyen terme, les éleveurs souhaitent augmenter la productivité afin de réduire le nombre de chèvres et ainsi gagner en bien-être, aussi bien pour les animaux que pour eux-mêmes. Des aires de promenade pour les chèvres et chevrettes sont également envisagées.

19353.hr light
Le robot d’alimentation permet de réduire la pénibilité du travail.
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Le poulailler est devenu une nurserie confortable.
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La salle de traite compte 2 quais de 34 places avec cornadis et 17 postes de traite.

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