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Nos outils de production doivent gagner en compétitivité

L’investissement et le regroupement des industriels permettront de maintenir les produits agricoles et agroalimentaires bretons sur un marché très compétitif, selon Triskalia.

Face à une crise du monde de l’élevage multifactorielle, Triskalia nous livre des pistes de réflexion et d’amélioration. Entretien avec Georges Galardon, président de Triskalia.

Le recours à plus de compétitivité des outils industriels va-t-il permettre de maintenir des prix rémunérateurs ?

Aujourd’hui la compétition mondiale est très forte. Décisions économique ou politique, impact météorologique… Il suffit de quelques perturbations pour déclencher ou aggraver une baisse des prix. À la distorsion de concurrence dans une Europe ni sociale ni fiscale, ni environnementale, s’ajoutent l’empilement des réglementations et la pression des acheteurs pour avoir des prix les plus bas. La guerre des prix à laquelle se livrent les quatre centrales d’achat entraîne une destruction de valeur qui touche tous les maillons de la filière : agriculteurs, transformateurs et distributeurs eux-mêmes. Avec cette trajectoire, les entreprises industrielles ont perdu de la compétitivité par le manque de capacité d’investissement dans les outils par rapport à nos concurrents étrangers. De plus, nous n’avons pas su nous regrouper pour faire face à la concentration de la grande distribution. Les industriels n’ont rien à cacher et leur situation financière est aussi parfois compliquée. Et on a pu l’observer, c’est encore la grande distribution qui s’impose au niveau des rachats des outils industriels…

Continuer et intensifier le regroupement des entreprises bretonnes est donc une solution dans ce contexte concurrentiel.

Oui, le regroupement d’entreprises bretonnes pour créer des outils industriels plus performants permettra de rééquilibrer le poids de l’amont dans les relations commerciales. Des efforts ont été faits et je souhaite la poursuite dans cette démarche pour s’adapter aux évolutions des acheteurs. Car le rapprochement des opérateurs de la distribution sur le territoire européen va entraîner de nouveaux appels d’offres auxquels il va falloir trouver des solutions pour y répondre.

Quelles évolutions sont nécessaires pour favoriser au mieux le savoir-faire agricole français ?

Il est important de laisser le choix au consommateur : notre rôle est de l’informer de l’origine des produits. Le consommateur est prêt à payer un peu plus cher la garantie et la sécurité des produits français, et par cela, à défendre son agriculture. En ce qui concerne la restauration collective, elle représente un marché important. Mais pour pouvoir aborder ce secteur, une évolution de la réglementation des marchés publics, avec l’instauration d’un critère privilégiant la consommation nationale, doit être réalisée. » Propos recueillis par Carole David


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