Valérie et Éric Scoul ont su transmettre le goût de l’élevage bovin viande à leurs deux fils. « J’ai toujours aimé être à l’extérieur. Avoir un métier en contact avec la nature et les animaux me plaisait », souligne Rémy Scoul, 34 ans. Il a constamment participé à la vie de l’élevage et aux concours avec ses parents et a suivi une formation agricole à la MFR de Pleyben : un bac pro, suivi d’un CS machinisme au centre de formation de Saint-Ségal. Son frère Nicolas, plus jeune de 5 ans, a aussi « toujours voulu être éleveur » et a obtenu un bac pro agricole au lycée Saint-Yves de Gourin. L’élevage a participé régulièrement aux concours de la race en Bretagne et lors des nationaux. « Depuis trois ans, nous participons aussi à la vente bouchère du salon ‘Ohhh la Vache’ de Pontivy. »
Socrate, mâle de 4 ans, revient au Space
Le Gaec a été créé quand Rémy Scoul s’est installé en 2020 avec ses parents Valérie et Éric. Puis ce dernier a quitté le Gaec pour prendre sa retraite à l’arrivée de son deuxième fils Nicolas, en 2022. Valérie va encore rester quelques années sur la ferme.
Au Space, le Gaec Scoul sera représenté par le taureau Socrate, un mâle de 4 ans né sur l’exploitation. Il est issu d’une lignée génétique bien développée par les éleveurs. Il y a 2 ans, sur le même ring, il avait terminé premier de la section ‘Jeunes mâles’. Il a aussi fini en tête au concours de Pontivy. L’élevage va par ailleurs proposer un jeune mâle d’un an, Vermeil P, à la vente de reproducteurs limousins sans cornes qui aura lieu le mardi à 17 h avant la vente de femelles bouchères du Space. Ce fils de Noël MN sur Jezz P MN est également né sur l’exploitation.



100 vêlages groupés par an
Le troupeau compte 100 vêlages par an, groupés surtout en août et septembre plus quelques-uns en octobre et novembre. « Cela simplifie la conduite en lots ensuite, le sevrage, le dressage… ». Toutes les femelles sont gardées ainsi que 35 mâles par an, les autres étant commercialisés en broutards. « Nous vendons entre 15 et 20 mâles reproducteurs par an, principalement dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, les autres sont engraissés. » Les animaux sont vendus à des acteurs locaux : Bretagne Viandes basé à Quimper et Terre des viandes de Bretagne, à Lesneven.
+ 100 kg de poids de carcasse pour les vaches sur 20 ans
Sur 20 ans, les poids de carcasse ont régulièrement augmenté, passant de 450 kg à 550 kg pour les vaches. Les génisses affichent en moyenne 500 kg et les JB, 550 kg. « Le classement est généralement à U = et 3 de note d’engraissement. Chaque année, nous avons 2 animaux qui sont même classés E », précise Éric Scoul.
La reproduction pour les génisses se fait en IA, avec rattrapage par un taureau spécifique, et 4 taureaux sont utilisés pour le reste du troupeau, conduit en 4 lots. « Nous souhaitons poursuivre l’orientation mixte avec du format engagée par nos parents. Nous sommes vigilants sur la production laitière et les facilités de vêlage et de naissance », résument les deux frères. Le cheptel est inscrit au herd-book limousin et est suivi en contrôle de performances. Depuis de nombreuses années, Éric Scoul est dans le bureau de l’association limousine du Finistère.
Au départ, Valérie et Éric Scoul s’étaient installés à Châteauneuf-du-Faou en production porcine. « Comme nous enchaînions les cultures de blé et maïs sur nos terres, on nous avait conseillé d’allonger les rotations avec de l’herbe. C’est à ce moment que les premières Limousines sont arrivées, pour valoriser les prairies. Nous avons choisi cette race qui vêle facilement et est facile à finir », retracent les producteurs. Au fur et à mesure, l’attrait pour la production bovine grandissant, le cheptel s’est accru. « Nous avons notamment acheté 25 femelles limousines à un élevage de Corrèze inscrit au herd-book. »
126 hectares autour d’un bâtiment
Leur parcellaire étant devenu trop petit, les éleveurs ont choisi de déménager et ont trouvé une ferme leur convenant sur Gourin en 2006. « Il y avait 85 ha groupés autour des bâtiments. » Un atout de taille pour leur élevage qui est alors devenu uniquement bovin. Suite à l’installation de Rémy, la SAU s’est agrandie, s’approchant des 200 ha. « Aujourd’hui, nous avons 126 ha d’un seul tenant et disposons de 3 sites avec des bâtiments », précisent les agriculteurs.
Agnès Cussonneau
Diversification en potimarron
Les associés cultivent environ 20 hectares de maïs ensilage et 30 hectares de céréales (la moitié en orge qui est gardée pour l’alimentation des animaux, l’autre moitié en blé qui est vendu). Les autres surfaces sont en herbe avec une grande part de pâturage et des récoltes en enrubannage et foin. « Nous réalisons 1 000 bottes par an », souligne Rémy Scoul. « En vue de mon installation, j’ai proposé la mise en place d’un nouvel atelier : la culture de potimarron, en lien avec la coopérative Eureden. Nous en produisons maintenant depuis 4 ans, sur 2 ha désormais », ajoute Nicolas Scoul. « Cette culture est une diversification intéressante économiquement mais demande de la main-d’œuvre. Les récoltes, à partir d’octobre, arrivent quand le nombre de vêlages se réduit. Cela nous change du travail avec les vaches », notent les producteurs.
Du temps passé avec les jeunes pour la docilité
Le travail sur la docilité est un investissement sur le Gaec Scoul. Au sevrage, les jeunes animaux restent dans l’étable, les mâles étant séparés des femelles. « La 1re semaine, nous les habituons au cornadis en leur distribuant un peu d’orge. Nous passons du temps dans la case pour leur donner confiance ». La 2e semaine, les veaux sont bloqués au cornadis, une heure, matin et soir. « Nous commençons alors à caresser et à frotter les queues. ». Ensuite, pendant un mois, ce travail de contact se poursuit. Chaque animal est frotté, queue, bassin et dos. Fin juillet, les femelles sont remises dans un champ à proximité. « Là encore, nous les appâtons avec un peu de farine. Nous devons être capables de poser la main sur tous les veaux ». En hiver, « nous paillons toutes les cases à la main, toujours dans le but d’avoir un contact avec l’animal ». Les jeunes sont encore bloqués pendant une heure et frottés…