18050.hr - Illustration Des vaches nourrices pour améliorer l’âge au premier vêlage
Pierre Le Moal est associé en Gaec avec ses parents Xavier et Sylvie.

Dossier technique

Des vaches nourrices pour améliorer l’âge au premier vêlage

En misant sur l’élevage des veaux avec des vaches nourrices les associés du Gaec Le Moal améliorent constamment depuis 3 ans l’âge au premier vêlage. Ils valorisent mieux la surface accessible au pâturage pour les vaches productives en envoyant les nourrices et les veaux sur un site plus éloigné du siège d’exploitation.

Gaec Le Moal à Le Merzer (22)

Pierre Le Moal s’est installé avec ses parents Xavier et Sylvie sur la ferme familiale située à Le Merzer (22) en 2022. L’exploitation de 82 laitières de race normande en production a une référence annuelle de 400 000 litres de lait sur 135 ha de SAU. « Nous avons 7 ha de maïs, 15 ha de céréales et 113 ha d’herbe. La conversion en bio s’est faite en 2010 soit 1 an après avoir finalisé notre projet de séchoir à foin », indique Xavier Le Moal.

16 vaches nourrices

Auparavant, les veaux allaient en niches individuelles durant 1 mois puis en niches collectives ensuite. Ils étaient élevés au lait entier avec 2 repas de 3 litres par jour. Pierre avait découvert le principe des vaches nourrices chez des éleveurs avant de s’installer, il a souhaité le mettre en pratique au moment de son installation. « On voulait que tout le lait de la traite aille au tank et arrêter d’en donner une partie pour les veaux afin de valoriser au maximum les 42 ha de pâtures accessibles autour de la stabulation », explique Sylvie Le Moal. Et Pierre de souligner : « Il y avait aussi une problématique d’âge au vêlage qui se situait à 35 mois de moyenne soit un âge de la mise à la reproduction entre 24 et 25 mois. Ce sont des animaux qui nous coûtaient cher par l’alimentation et des soins improductifs. » En dédiant depuis 3 ans, 16 vaches nourrices à l’élevage des veaux croisés (pour la vente directe de viande) et pour le renouvellement des laitières, les éleveurs sont tombés à 29 mois d’âge au premier vêlage et cela continue de s’améliorer. « Actuellement, la mise à la reproduction se fait à 16 mois. Les 10 meilleures génisses sont inséminées, en moyenne 5 vont retenir les 5 autres vont au taureau à 18-19 mois pour ne pas trop dépasser notre objectif d’âge au vêlage », précise Pierre.

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Les nourrices et leurs veaux sont envoyés 15 jours après l’adoption sur un site à 1,5 km du siège d’exploitation pour libérer des pâtures pour les vaches en production.

Une adoption qui demande de la surveillance

Les veaux restent avec leur mère durant les 24 heures suivant le vêlage pour ingérer le colostrum. Ils vont ensuite rejoindre leur vache nourrice. Ce sont celles qui seront réformées ensuite lorsqu’elles sont entre 300 000 et 800 000 de leucocytes et qu’elles produisent entre 17 et 18 litres de lait par jour soit la quantité pour pouvoir élever 2 veaux sereinement. Un des intérêts de cette technique d’élevage est d’avoir des animaux dehors à l’âge de 4 à 5 jours dès que l’adoption est faite. « L’adoption demande de la surveillance, si la vache n’est pas réceptive au bout de 2 buvées j’envoie le veau avec un autre nourrice. J’ai essayé de forcer l’adoption en laissant le veau 4 jours et il prend peur de la vache et s’affaiblit car il ne tète pas. C’est d’autant plus dur ensuite de le mettre avec une autre vache. » Pierre revient sur les bénéfices : « Les jeunes femelles ont du lait toujours à bonne température. Elles boivent plus et en petite quantité à chaque fois. Cela se ressent sur les croissances, nous obtenons des animaux qui se développent plus rapidement ce qui permet d’inséminer plus tôt. »

Des vaches plus productives au moment de la première lactation.

Se familiariser très jeune aux fils de clôture

L’autre avantage des nourrices est de pouvoir les envoyer avec les veaux 15 jours après l’adoption sur un site à 1,5 km du siège d’exploitation pour libérer des pâtures pour les vaches en production. « Nous sommes en système très pâturant les jeunes se familiarisent rapidement aux fils de clôture. La pression au pâturage est moindre avec de nouvelles pâtures ; il y a donc moins de parasites. » L’alimentation est donc composée du lait des nourrices pour les veaux avec de l’herbe pâturée et du foin à volonté et les vaches ont en plus un mélange de triticale et de pois broyés pour qu’elles restent en état. À 6-7 mois, au moment du sevrage, les jeunes femelles sont envoyées en bâtiment avec une alimentation à base de foin à volonté et d’un mélange triticale/pois broyés. Au retour des beaux jours, elles retournent au pâturage. « La mise en place de ce système de vaches nourrices a permis d’avoir des veaux avec moins de problèmes de diarrhées. Les gabarits sont supérieurs au moment de la mise à la reproduction ce qui nous donne des vaches plus productives au moment de la première lactation. »

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Au sevrage les jeunes femelles sont envoyées en bâtiment avec une alimentation à base de foin à volonté et d’un mélange triticale/pois broyés.

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