17950.hr - Illustration Trois itinéraires techniques comparés
Persyst a comparé 3 itinéraires techniques différents. Crédit photo : Grab

Dossier technique

Trois itinéraires techniques comparés

Avec ou sans fumier, en abandonnant le travail du sol ou en n’utilisant que des outils à dents… Différentes techniques de culture ont été testées afin d’observer les rendements, la fertilité des sols et des aspects de pénibilité en maraîchage biologique.

15 micro-parcelles où se succèdent des carottes, des choux, des pommes de terre, des courges et des oignons composent le projet Persyst (pour PERennité des SYSTèmes de cultures en Maraîchage diversifié biologique). Ces parcelles sont conduites de 3 façons différentes. Le 1er itinéraire technique, de référence, reçoit du fumier de bovin et est travaillé à l’aide d’outils à dents et des appareils rotatifs. Le second nommé Système 1 n’utilise pas de fumier mais uniquement des engrais verts et des tontes fraîches, le travail du sol n’est effectué que par des outils à dents. Enfin, le Système 2 abandonne totalement le travail du sol, les engrais verts qu’il utilise ne sont pas enfouis mais simplement broyés et laissés sur place. Démarré en 2020, Persyst regarde la santé des plantes, la pénibilité des systèmes, qu’elles soient physiques ou psychologiques.

Au bout de 3 années d’expérimentation, on s’aperçoit que « le Système 1 se rapproche du système de référence sur les indicateurs de fertilisation. Le Système 2 présente une meilleure fertilité physique (stabilité des mottes et tests bêche) », indique Clémentine Fayol, chargée de mission R&D en maraîchage et agronomie pour la Frab.Pour l’ensemble des cultures, les rendements des Systèmes 1 et 2 sont inférieurs à la référence. Les activités biologiques de cette référence et du Système 1 sont similaires. Le Système 2 présente quant à lui la minéralisation du carbone la plus importante. Cette minéralisation est mesurée en laboratoire, et tend à démontrer une activité biologique des micro-organismes plus importante. 

Si ce Système 2 affiche une fertilité biologique et physique supérieure aux deux autres systèmes, cela « ne se traduit pas en termes de rendement. Il y a même eu des échecs en pomme de terre, car les tubercules simplement posés sur le sol n’ont pas germé faute de bon contact sol/plant », précise Clémentine Fayol. Parfois, le Système 2 s’est montré plus fragile : si cette modalité sans travail du sol s’est avérée satisfaisante la 1re année sur carotte grâce à des pluies salvatrices, il n’en a pas été de même en année sèche. Semées directement dans un compost qui a tendance à sécher très vite, les graines ont eu besoin d’un coup de pouce par des arrosages. 

L’accent sur la pénibilité

Chaque système a été noté 5 fois sur la pénibilité du travail et sur la charge de travail. Ces notes sont attribuées selon le ressenti des opérateurs et centralisées en fin de campagne. Les Systèmes 1 et de référence sont proches au niveau notation, avec un système de référence un peu plus satisfaisant sur ces critères pénibilité et charge de travail. Le Système 2 se démarque car un rattrapage mécanique de désherbage n’est pas possible. La chasse aux adventices devient donc manuelle et forcément plus pénible.


Un commentaire

  1. Jean jacques Loheac

    Très surpris que l’on base une expérimentation sur de tels éléments. Exemples : poser des plants de pomme de terre et des graines de carottes sans avoir préparé un lit de semis adéquat. Le contact adapté de la semence et du substrat étant primordial à la réussite d’une culture.
    Non l’agriculture n’est pas la nature, mais à contrario l’utilisation de la chimie pour résoudre la majeure part des problèmes de production ne peut être la solution.
    La pérennité des fertilités et la santé de tous ( ruraux et citadins) sont essentielles.

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