19889.hr - Illustration Une météo enfin favorable au pâturage
Les éleveurs sur le nouveau site des génisses. « On va construire un parc de contention avec des cornadis pour pouvoir inséminer sur place dès juin et on va réaliser un forage pour ne pas avoir à transporter la tonne à eau. »

Une météo enfin favorable au pâturage

Yannick Gauvin et Julien Colin, associés au Gaec du Rocher de Corbinières, élèvent 80 vaches laitières en système herbager sur 140 ha de terres séchantes superficielles de la commune de Langon, en limite sud-ouest de l’Ille-et-Vilaine.

Yannick Gauvin est installé depuis 1997, d’abord avec son frère, puis, à son départ, avec son cousin Julien Colin qui a rejoint le Gaec en 2011. En 2012, ils engagent une conversion à la bio. Leur ferme compte aujourd’hui 140 ha dont 100 ha de prairies (3 ha de prairies naturelles), 12 ha de maïs et 25 ha de mélanges céréaliers. La ferme est historiquement sur deux sites de part et d’autre de la Vilaine : un pour les VL, l’autre pour les génisses. En 2023, suite à des réductions de limite de tonnage du pont séparant les deux sites, les deux associés ont dû faire des échanges parcellaires sur environ 30 ha pour ramener les génisses de l’autre côté du fleuve.

Pâturage tournant

Les 52 ha accessibles aux VL sont découpés en paddocks de 1,4-1,6 ha de 3 demi-journées : des paddocks de nuit auprès des bâtiments, et de jour de l’autre côté de la route. Le pâturage est mené au fil avant. « Jusqu’alors on était très stricts, on voulait que les vaches pâturent ras (3-4 cm) qu’elles ne laissent aucun refus. Depuis cette année on leur laisse un peu plus grand pour qu’elles sortent à 5-6 cm », explique Yannick Gauvin. Leur objectif : préserver la gaine des graminées pour favoriser la repousse et offrir aux VL une alimentation plus importante et booster la production laitière.

Les VL sont au pâturage plat unique depuis le 11 avril. La production est de 22 kg (TB : 42, TP : 33 g/L). « Les vaches finissent le 1er tour de pâturage tant bien que mal alors que le 2e tour a déjà démarré ». En effet, le printemps pluvieux a empêché l’accès à certaines parcelles, les entrées de parcelles et les chemins n’étant pas assez portants. Le 2e tour a démarré pour favoriser un pâturage au stade 3 feuilles (temps de retour de 30 jours), mais 12 ha n’avaient pas encore été déprimés. « On a fini par les y faire entrer quand même, mais on a abîmé. »

Des bonnes conditions pour les ensilages

Après un mois de mars très pluvieux, et avec la montée des températures des dernières semaines, la pousse de l’herbe bat son plein. « Nous avons fauché 30 ha dont 3,5 ha débrayés et 4 ha de méteil. On a enrubanné 7 ha d’herbe de moins bonne qualité pour les génisses et demain on ensile le reste », décrit Yannick Gauvin. 

Aménagement du parcellaire

12 ha sont à clôturer sur le nouveau site des génisses. La moitié reste à faire. « Pour les contours des parcelles on met des poteaux de bois et du fil de fer 2,1 mm : c’est à la fois résistant et suffisamment fin pour qu’on puisse le réparer sans pinces. Pour les séparations des paddocks on met des piquets de fibre de verre et du fil nylon. » Le chantier doit être réalisé dans une fenêtre de temps restreinte. « On a dû attendre que ça porte pour aller dans les parcelles et maintenant il faut clôturer avant que les argiles ne se resserrent et que le sol ne durcisse de trop », commente Julien Colin. 

Repères

2 UTH ;
•  80 VL ;
• 410 000 litres vendus ;
• Races (croisements) : Prim’Holstein, Normandes ;
140 ha de SAU (dont 100 ha de prairies) ;
• 74 ares accessibles/VL.

Bien aménager ses chemins d’accès au pâturage

De bons chemins, c’est la garantie d’une meilleure efficacité au pâturage. Avant votre chantier, identifiez l’usage du chemin (passage d’engin ou non, taille du troupeau, proximité du siège) pour définir la largeur et les matériaux nécessaires. L’eau est le premier ennemi des chemins, positionnez-les de sorte à ce qu’ils se ressuient et sèchent rapidement : sur sol portant, au sud des haies ou talus, en surélévation, de forme bombée ou en pente avec un fossé. Le coût pour stabiliser des chemins peut varier de 5 à
20 € HT/m². C’est un investissement qui peut paraître cher, mais les économies annuelles générées sur l’alimentation grâce au pâturage supplémentaire permettent de couvrir son financement.

À noter : Le dispositif Agri-Invest de la Région Bretagne propose des aides pour les aménagements du parcellaire : https://www.bretagne.bzh/aides/fiches/agri-invest/
Des chemins conçus pour que l’eau ne stagne pas.

Alain Letissier, Plouer-sur-Rance(22)

Zone intermédiaire

Les vaches n’ont pas encore terminé le 1er tour de pâturage sur les paddocks de jour, plus humides, il y en a encore pour 3 semaines. Le déprimage avait été ralenti par les pluies de mi-février, et il y a de l’herbe en quantité, ce qui fait avancer moins vite. Le silo de maïs est fini depuis le 12 avril, les vaches sont passées en pâturage plat unique, tamponné par un peu de foin. La production est de 22 L/VL par jour, avec 46 de TB et 34 g/L de TP. Prochaine étape : sortie de fumier sur une dérobée qui vient d’être coupée et préparation de la terre pour le maïs. C’est plutôt calme côté astreinte, le meilleur moment de l’année pour les herbagers !

Arnaud Robin, Questembert (56)

Zone Intermédiaire

Les vaches accèdent actuellement à 1 are/j/VL jour et nuit. Quand elles sortent de la parcelle après des grosses pluies, la prairie semble en mauvais état mais après quelques semaines on ne voit plus de différence. Avec cette météo, les VL sortent moins longtemps sur les parcelles (3 à 6 heures) et je choisis des parcelles de nuit avec des haies pour qu’elles puissent s’abriter. Elles pâturent des prairies jeunes donc la production a augmenté à 27 L/j et par VL. En plus du pâturage et des minéraux je donne 1 kg MS/j/VL de foin et autant de maïs grain broyé pour vider le silo avant la prochaine récolte. Je viens de commencer les fauches d’enrubannage sur 20 ha.

Christian Salaün, Plougonven (29)

Zone intermédiaire

Les vaches terminent le déprimage par les parcelles humides ou riches en luzerne, pour ne pas piétiner cette dernière, alors que les parcelles les plus portantes en sont à leur troisième passage par les génisses ou par les vaches nourrices. Les animaux avaient dû être rentrés quelques jours suite à l’épisode neigeux de fin mars. Les prairies sont un peu abîmées, elles ne sont pas toutes aussi bien déprimées que d’habitude. En revanche, elles ont l’avantage de pouvoir se retaper plus facilement qu’un sol nu ou en culture, d’autant plus qu’elles sont vieilles,la prairie la plus ancienne a 27 ans.

Adage 35


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