La pousse de l’herbe mesurée du 15 au 22 avril est en moyenne de 42 kg MS/ha/jour. La météo prévoit du temps sec et frais toute la semaine avec un vent orienté au nord. Les conditions ont enfin été favorables pour le pâturage et pour réaliser des fauches de qualité, avant le retour d’averses prévues pour le week-end.
Faire pâturer au maximum cette herbe de qualité
Dans ces conditions, il faut tout faire pour favoriser le pâturage. Dans les élevages à moins de 40 ares d’herbe par vache, il est impératif de contrôler les quantités d’ensilage de maïs distribuées. Il est important de viser des hauteurs sortie de 4 à 5 cm même si les hauteurs entrée sont élevées. Pour permettre un pâturage ras, laissez le temps aux animaux de consommer l’herbe et acceptez une baisse de production de lait en fin de paddock. Pour éviter ces variations, vous pouvez diviser le paddock en plusieurs repas. Au-delà de 40 ares d’herbe, puisque la pousse couvre les besoins des vaches, la fermeture du silo de maïs est désormais possible si on dispose de 10 à 15 jours d’avance.
ZOOM SUR :
Bien réussir ses ensilages ou enrubannages
La météo de la semaine permet de poursuivre les récoltes d’herbe en ensilage ou en enrubannage. La fauche doit intervenir en fin de matinée après la levée de la rosée. Un préfanage de 24 à 48 heures doit permettre d’atteindre un ensilage d’herbe à 30 à 35 % de MS pour favoriser l’ingestion et limiter les pertes de valeur par les jus.
Le fanage, pas toujours nécessaire, doit intervenir dans les 12 à 24 heures suivant la fauche, et de préférence en début de matinée, à des vitesses qui n’agressent pas les feuilles, car elles contiennent la majorité des protéines. L’andainage intervient dans les 36 à 48 heures après la fauche, de préférence sous la rosée matinale pour conserver le maximum de feuilles.
AROLES D'ÉLEVEURS – Jérémy Éleveur allaitant à Laz (29)
« Un mois de retard ! »
Ça y est toutes les bêtes sont enfin sorties… mais avec un mois de retard, comme tout le reste. La pousse a décollé ces derniers jours mais les matinées sont fraîches. Si le vent du nord a ralenti le pic de croissance, il a permis de sécher les excès d’eau de l’hiver, et les parcelles les plus humides sont désormais pâturables. Pour ce qui est de la conduite du troupeau, les vêlages se sont bien déroulés dans l’ensemble, et il me reste seulement deux vaches à vêler. J’ai fauché 7 ha d’herbe pour faire de l’ensilage. Cela permet de faire du nettoyage sur certaines parcelles, et me permet de retrouver une bonne repousse dans quelques semaines pour des bêtes avec de plus gros besoins énergétiques. Un lot de bêtes va commencer à pâturer les 7 ha prévus en maïs. Si tout va bien, le maïs sera semé autour du 10 mai. Les semis de prairies après orge sont exceptionnels cette année : malgré une fauche en octobre, le stade végétatif était trop développé pour faire de l’enrubannage, et 2 ha ont été préservés afin d’y faire du foin en début d’été.
Jean Marc Seuret et Pierre Bescou, Chambre d’Agriculture Bretagne
