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Prévenir le piétin avec un pédiluve à sec

Des essais ont été menés dans trois élevages bretons pour juger de l’efficacité d’un pédiluve à sec contenant un désinfectant à base de fleur de chaux hydratée contre le piétin.

Depuis trois ans, des essais d’innocuité et d’efficacité du pédiluve à sec en élevage ovin ont été suivis par le GDS Bretagne. Les premiers résultats statistiques montrent que l’outil est surtout utile en prévention lors des périodes à risque face à la maladie du piétin, première cause en boiterie chez les ovins.

Pratique et moins onéreux

L’objectif était de trouver un outil efficace permettant de traiter un grand nombre d’animaux contre les pathologies infectieuses du pied tout en étant facile à manipuler et sans risque pour les animaux, le manipulateur et l’environnement. Aussi, le produit ne devait contenir ni cuivre, ni formol et ne pas se présenter sous forme liquide, cet obstacle pouvant engendrer du stress aux brebis. Un produit asséchant, désinfectant à base de fleur de chaux hydratée a répondu à tous ces critères.

Dans un premier temps, les tests ont validé qu’elle ne brûlait pas les onglons et que l’éparpillement de la poudre ne provoquait pas de troubles respiratoires. Réutilisable à plusieurs reprises, le pédiluve à sec diminue le coût du traitement son épandage sur la litière après le traitement permet une bonne gestion des résidus. Mais plus qu’une question de coût, c’est la praticité de la mise en œuvre de ce pédiluve qui a séduit les utilisateurs. Un pédiluve spécifique ovin (3 m de long, 47 cm de large et 18 cm de profondeur) est simplement placé dans un couloir fixe ou mobile, avec 4 cm de produit.

Bonne rémanence

Contrairement aux pédiluves liquides classiquement utilisés, il n’est plus nécessaire de laisser les animaux sur une aire d’exercice bétonnée après le traitement pour laisser le liquide sécher. De plus, on note une forte rémanence du produit : trois jours après le traitement, du produit est toujours présent sur l’onglon.

L’étude montre que 32 % des animaux fortement atteints au début des essais reviennent à un niveau sain avec le pédiluve à sec contre 29 % pour le lot témoin. L’amélioration par cette pratique n’est donc pas statistiquement significative sur le plan curatif. On ne peut donc pas compter sur le pédiluve à sec pour soigner un lot d’animaux fortement atteint de piétin. Par contre, sur les animaux constatés  « sains » au démarrage, la proportion de pieds restés sains après passage dans le pédiluve à sec est plus importante que le lot témoin.

C’est donc l’approche préventive qui semble la piste la plus intéressante à explorer. Souvent, le piétin arrive à la même période dans les élevages. Avant ces périodes à risques, il peut donc être judicieux de passer les animaux dans un pédiluve à sec à raison d’un passage par jour pendant 3 jours et ce, tous les 15 jours.

2 à 3 parages par an
Les lieux de contaminations du piétin sont nombreux : pâtures humides, eaux stagnantes.. Tous les lieux humides et chauds sont favorables à la survie et à la multiplication des agents responsable du pietin. Quel que soit le mode d’élevage, il faut surveiller quelques pieds régulièrement. Et parer 2 à 3 fois l’an n’est pas un luxe, idéalement avant la mise à la reproduction, en milieu d’hiver et au moment de la tonte. François Guillaume, vétérinaire conseil au GDS Bretagne


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