« Cette année, les vêlages ont eu lieu du 18 février au 22 mai », indique Hervé Onno, en charge du suivi du troupeau laitier. Les inséminations ont démarré le 8 mai sur les vaches et une semaine plus tard sur les génisses. « Pendant un mois, j’insémine tous les animaux avec de la semence de taureaux normands. Ensuite, j’utilise des doses de Bleu Blanc pendant 3 semaines, puis d’Inra ou de Parthenaise ». Le choix des taureaux normands est défini par le programme Stratégie renouvellement proposé par Innoval, en axant la sélection sur les taux et la facilité de vêlage. « Je n’utilise pas de semence sexée pour ne pas pénaliser la fertilité ». Le taux de réussite en première insémination était de 51,4% cette année, sur les vaches (1,7 dose/VL). Toutes les génisses normandes sont élevées ; certaines sont vendues en amouillantes. Une cinquantaine de taurillons sont vendus chaque année.
415 euros de marge brute aux mille litres
L’herbe représente la moitié de la ration. Les vaches ont un peu de maïs ensilage toute l’année ; au moins un à deux kilos en période de pousse de l’herbe. « Le silo n’est jamais fermé car nous avons l’atelier taurillons ». Les prairies, essentiellement de RGA-trèfle blanc, avec un peu de plantain, sont divisées en paddocks de 1,3 hectare, pour y rester 24 heures. « Nous faisons du topping dès la mi-mai. Nous fauchons le matin ou la veille au soir, même pour les génisses. Ça augmente l’appétence et donc l’ingestion et la production laitière. Les prairies restent plus propres. Par contre, ça prend 50 minutes environ par jour et ça mobilise un tracteur ». Les vaches consomment 187 kg d’aliment concentré par an. À ce régime, elles produisent un peu plus de 5 000 litres, à 43,1 de TB et 33,8 de TP. Les associés ne traient pas le dimanche soir et, pendant quatre mois, pratiquent la monotraite, « pour diminuer l’astreinte hivernale ». La salle de traite compte 14 postes, en simple équipement. Le bâtiment n’a pas suffisamment de logettes pour le nombre de vaches, « mais elles sont toujours dehors, et demandent à sortir », précise l’éleveur. Elles font 4,7 lactations en moyenne dans leur carrière. Le coût alimentaire est de 73 €/1 000 litres. Les produits atteignent 614 €/1 000 litres et laissent une marge brute de 415 €/1 000 litres.
Bernard Laurent
CARTE DE VISITE : 3 associés et une salariée (Sandra, l’épouse d’Hervé) ; 140 vaches ; 175 hectares ; •55 ha de maïs ; 10 ha de pois + maïs; 20 ha de blé ; 18 ha de méteil en dérobée ; Prairies.
Un planning de travail très souple
Le Gaec adhère à une Cuma intégrale, qui réalise les travaux de culture, les semis, la moisson, les chantiers d’ensilage (complets), le transport des lisiers et fumiers. La pulvérisation est effectuée par les associés. Aucune fertilisation minérale n’est réalisée sur prairie. Les weekends sont réalisés à deux. « L’organisation du travail et le planning sont très souples et ça nous convient. Personnellement, je ne prends pas de weekend pendant la période des inséminations pour surveiller les chaleurs », indique Hervé qui prend ses vacances plus tard dans la saison.
Pesée des génisses à 15 mois
Les veaux sont élevés au lait yaourt. Les génisses passent en case collective de 18 et apprennent les contraintes de la clôture électrique dès 7 jours pour certaines (peu de temps en case individuelle). Elles sont pesées à 15 mois. L’insémination peut être retardée sur les plus légères. Une ou deux peuvent même être décalées à l’année suivante, au besoin (vêlages groupés). En moyenne, elles vêlent quand même à 26 mois.
