Christophe Driant s’est installé en 1999 sur la commune d’Andel (22) en reprenant un élevage de 250 truies équipé d’une station de traitement de lisier et sans foncier. « En 2005, j’ai repris l’élevage porcin de mes parents avec 70 ha de SAU situé sur la même commune lorsqu’ils sont partis à la retraite. J’ai décidé de tout rapatrier sur mon site et de laisser 750 places d’engraissement sur l’élevage familial. En 2007, j’ai construit une maternité, une gestante et une verraterie pour passer à 450 truies », retrace l’éleveur. La même année, il développe la Faf avec un silo tour pour stocker du maïs humide et en 2008 des cellules de stockage pour pouvoir aussi conserver le blé qui vont servir pour la fabrication de l’aliment des porcs à l’engraissement. En 2016, la reprise d’une exploitation a permis de passer à 125 ha de SAU et d’obtenir 600 places d’engraissement supplémentaires. « Nous avons tout le matériel pour effectuer les travaux culturaux. Nous possédons aussi notre moissonneuse, nous achetons donc du blé et du maïs sur pied pour compléter nos besoins afin d’être autonome sur la partie aliment des engraissements. »
3 800 kg de poids vif produit par truie présente et par an.
La recherche d’une truie calme et autonome
En 2014, Christophe Driant réalise une deuxième restructuration et construit un bâtiment post-sevrage et un engraissement pour arrêter le façonnage et valoriser au maximum la Faf. En 2019, Mathis, un des fils de Christophe, a rejoint l’exploitation en tant que salarié après un CS porc. En 2024, Geoffrey Driant rejoint aussi la ferme familiale comme salarié après une expérience au Cerfrance. Hugo, leur petit frère, qui est encore étudiant travaille sur l’élevage comme saisonnier pour l’été. L’élevage est en génétique femelle DanBred depuis 10 ans et utilise le Duroc DanBred en mâle depuis peu de temps. L’élevage est en mâle entier depuis 3 ans. « J’ai parcouru plusieurs génétiques avant de passer en DanBred. Quand la case balance est arrivée j’ai étudié la faisabilité d’équiper mes maternités mais c’était compliqué car les cases qui datent de 2001 et 2007 sont assez petites et ça ne s’y prêtait pas. J’ai décidé de rester sur le matériel existant et de chercher une génétique productive et maternelle pour travailler le comportement et éviter les écrasements. La truie DanBred répond à ces critères ; elle est calme, autonome lors de la mise-bas. Elle a une capacité à avoir beaucoup de porcelets et à les élever. Elle est prudente et fait attention en se couchant. »

31,2 porcs produits par truie présente et par an
L’éleveur explique avoir changé de génétique mâle dernièrement et opté pour le Duroc DanBred pour la vigueur et la rusticité des issues. Lors de son arrivée sur l’élevage Geoffrey a souhaité rajeunir le troupeau de truies. Le rang de portée moyen par bande est aujourd’hui à 3 alors qu’il était à 3,8 auparavant. « Sur les 6 derniers mois, nous arrivons à 17,15 sevrés par portée. En 2024, nous étions à 15,5 sevrés par portée. Aujourd’hui, nous sommes à 20 nés vifs par portée. Nous avons appris à faire plus confiance aux truies malgré nos petites cases. Nous faisons moins d’adoptions, avant nous étions à 20 % et maintenant nous sommes à 15 % », indique Geoffrey. L’élevage affiche 110 kg de poids de portée au sevrage à 28 jours. C’est aussi 31,2 porcs produits par truie présente sur l’année 2024. Cela donne 3 800 kg de poids vif produit par truie présente et par an, un tonnage qui devrait tutoyer les 4 000 kg compte tenu de la hausse des sevrés en 2025. « Nous avons 15 % de productivité de plus que la moyenne réalisée par la Chambre d’agriculture. La productivité que nous avons en maternité se retrouve au moment de la vente des porcs. Tous ces critères contribuent à faire de la marge », note Christophe Driant. Il ajoute que le développement de la Faf a permis de baisser le coût alimentaire. Mais l’éleveur ne souhaite pas fabriquer de l’aliment pour les autres stades physiologiques que les engraissements. « Nous avons une Faf simplifiée avec du matériel amorti. Nous n’avons que le coût de l’entretien, la consommation d’énergie et notre temps de travail qui nous donne actuellement un coût de fabrication de 10 €/tonne. »
Nicolas Goualan
CARTE DE VISITE : 1 chef d’exploitation + 4 salariés ; 450 truies dont 400 productives ; Conduite en 7 bandes et sevrage 28 jours ; 2 100 places de PS ; 4 000 places d’engraissement ; 13 000 porcs vendus par an ; 125 ha de SAU ; Faf pour les engraissements
Les effets du mâle Duroc DanBred sur l’élevage
« Dans la GTE, nous avons déjà vu l’effet du mâle Duroc DanBred. Nous avons gagné 7 jours en engraissement, ce qui améliore nos rotations. Des chiffres qui devraient encore s’améliorer à l’avenir car nous sommes sur un maïs de qualité moyenne, donc nous perdons de l’énergie et de la digestibilité ce qui impacte la rotation. » Christophe et ses garçons ont aussi remarqué que les charcutiers ont un meilleur comportement et sont moins agressifs. Et Philippe Chupin, directeur de DanBred France, de préciser : « C’est un critère que nous avons travaillé sur la génétique mâle pour anticiper l’arrêt de la caudectomie et toutes les questions autour du bien-être des charcutiers. » Les éleveurs font des petits lots de 2 à 3 portées par bande sans coupe des queues pour tester.