« Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs sèment de manière uniforme, alors que leurs sols sont très variables », explique Erwan Bourhis, agronome chez Eureden. D’où l’idée de raisonner la densité non plus à l’échelle de la parcelle, mais à l’intérieur même de celle-ci, en fonction de la réserve utile des sols. Caractériser le sol pour piloter la densité Tout commence par une carte de résistivité des sols, réalisée à l’aide d’un quad équipé de capteurs. Cette carte identifie les contrastes intraparcellaires en mesurant la capacité des sols à freiner un courant électrique, indicateur indirect de leur profondeur et de leur humidité. Des fosses pédologiques sont ensuite ouvertes pour affiner la lecture des profils. « On caractérise chaque horizon : texture, taux de cailloux, réserve utile, profondeur… », détaille Erwan Bourhis. Toutes ces données sont intégrées à un modèle mathématique qui génère, tous les 4 mètres, une cartographie précise des propriétés agronomiques du sol. Un modèle mathématique génère une cartographie précise du sol Sur cette base, les techniciens sèment des damiers avec des densités variables – de 65 000 à 125 000 grains/ha – et des écartements de 50 ou 75 cm. Grâce au GPS, le semoir ajuste la densité par tronçons. Cette répartition à la carte permet de croiser chaque densité avec l’ensemble des types de sols présents dans la parcelle. Le suivi post-semis est assuré par drone, pour observer la photosynthèse, la vigueur végétative, le recouvrement du sol et la biomasse. Les résultats sont ensuite analysés en lien avec les cartes de sol et les rendements observés à la récolte. « En résumé : sur sols superficiels, mieux vaut baisser la densité. Sur sols profonds et dans les zones plus humides, on peut monter à 115 000 grains/ha, voire davantage en fourrage, si la variété résiste bien à la verse. »…
Dossier technique
La haute technologie au service du maïs
Depuis 2016, la coopérative Eureden mène des essais sur la modulation de densité du maïs. L’objectif : adapter le semis à l’hétérogénéité des parcelles afin d’optimiser à la fois le rendement et la conduite culturale.
