- Illustration Des produits à base d’algues en substitution des phytosanitaires
Éric Philippe, Merci les algues ; Stéphane Dahirel, agriculteur ; Fabrice Caro, SMGBVO ; Mickael Guillo, GN Solutions ; Jean-Charles Sentier, SMGBVO.

Des produits à base d’algues en substitution des phytosanitaires

Une vingtaine d’agriculteurs bretons ont lancé la filière blé sans fongicide. Les rendements un peu moins bons, devraient être compensés par un prix payé 15 % plus cher que celui du marché.

Stéphane Dahirel a récolté cet été une parcelle de 2,2 ha de blé qu’il a cultivé sans insecticide ni fongicide. Ces interventions ont été remplacées par 4 passages, en pulvérisation, avec des extraits d’algues, complétés de manganèse, cuivre, soufre, bore et zinc suivant les formulations. La pulvérisation de ces solutions alternatives à base d’algues doit rendre les plantes plus vigoureuses. « Mais cela ne fait pas tout, il faut choisir une variété de blé peu sensible aux maladies. Cette année j’ai opté pour la variété Complice. Il faut semer moins dense et la rotation est très importante, il ne faut pas faire céréales sur céréales », explique Stéphane Dahirel.

La parcelle de 2,2 ha a donné un rendement de 77 quintaux/ha contre 87 quintaux/ha avec un programme phytosanitaire conventionnel. Le poids spécifique est aussi inférieur à un blé conventionnel. Le surcoût de ce programme à base d’algues est de l’ordre de 30 à 40 €/ha. Après analyse, ce blé meunier est panifiable, il est sans mycotoxine et il présente le même taux de protéines que le blé conventionnel. Ce blé est payé 10 à 15 % plus cher au producteur que le prix de marché. L’association « Merci les algues » a créé la marque du même nom afin de bâtir une logique de filière pour valoriser les produits agricoles utilisant des principes à base d’algues pour réduire l’usage de produits phytosanitaires et d’antibiotiques. « 20 agriculteurs ont démarré cette filière blé en Bretagne sur une surface d’un peu plus de 50 ha. Un contrat filière est en cours d’élaboration avec Paulic Meunerie afin de garantir une compensation financière pour les agriculteurs qui sont dans une démarche de progrès. Le but est de valoriser sous une même marque les produits issus de cette filière blé conduit selon un itinéraire de culture qui est encore au stade exploratoire », dévoile Éric Philippe, responsable marketing Merci les algues.


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