ensilage-meteil-herbe-mais-vache-laitiaire-earl-lanzeon - Illustration Ensilages d’herbe, de méteil et d’épis de maïs se complètent à l’EARL de Lanzéon

Ensilages d’herbe, de méteil et d’épis de maïs se complètent à l’EARL de Lanzéon

L’EARL de Lanzéon, à Plounévez-Lochrist (29), a accru son autonomie alimentaire. Les 35 laitières consomment des ensilages de méteil, d’épis de maïs, de mélanges herbagers et du concentré fermier.

Les associés de l’EARL de Lanzéon n’ont pas fait dans la demi-mesure lors du changement de système alimentaire, il y a 2 à 3 ans. « Je sentais que l’ancien système, basé sur l’ensilage de maïs et correcteur azoté était arrivé à une limite. La quantité de lait par vache était bonne, mais les taux étaient moyens. Les problèmes de santé, notamment les mammites,  affectaient les résultats économiques. Quand le prix du soja a augmenté, nous avons cherché à modifier le système et accroître l’autonomie alimentaire », raconte Gilbert Caroff. L’ensilage de méteil, produit en dérobée entre une céréale et un maïs sur 8 hectares, est devenu la base de l’alimentation estivale, quand la pousse de l’herbe est nulle dans cette région de bord de mer. « En été, le méteil (8 kg de MS/jour/VL) apporte des fibres de qualité et de la protéine (entre 15 et 18 % de matière azotée) que nous complétons avec de l’ensilage d’épi de maïs qui apporte de l’énergie (10 kg/jour/VL) et de l’enrubannage. Une ration mélangée qui permet 24 kg de lait par jour, en moyenne », poursuit Jonathan, son fils. De fait, 6 hectares de maïs (sur 8 au total) sont récoltés en ensilage épis. La plante reste sur le champ, comme pour un maïs grain.

Le méteil, en dérobée

Le mélange céréalier, composé de triticale, de seigle, d’avoine, de pois et de vesce, est semé début octobre, avec le semoir à céréales, après labour et épandage d’un fumier de bovin composté. Il est récolté début mai, avant la floraison du pois. La fenêtre de récolte est réduite. « Le pois et la vesce poussent surtout après la mi-avril et il faut libérer la terre pour le maïs suivant » Il est fauché, préfané pendant 2 à 3 jours et récolté à l’ensileuse avec un objectif de 35 % de MS. Le rendement est compris entre 5 à 7 tonnes de MS/ha. Les éleveurs apprécient la culture, plus équilibrée en UF et en protéines qu’un couvert classique. Le mélange ne nécessite aucune fertilisation et améliore la structure du sol. Par contre, la fertilisation du maïs suivant est nécessaire. Le silo doit être très bien tassé pour assurer une bonne conservation. Le maïs, semé vers le 15 mai, ne subit aucune perte de rendement (15 tonnes de MS/ha en moyenne) « Le méteil pompe beaucoup moins qu’un RGI ».

Assolement

  • 50 de SAU
  • 27 ha d’herbe
  • 8 ha de maïs
  • 0,8 ha de betteraves
  • 8 ha d’orge
  • 2 ha (blé, triticale, avoine)
  • 8 ha de méteil en dérobée
  • 2,5 ha de carottes
  • 0,5 ha d’oignons semence

Mélange dactylefétuque-trèfle violet

L’EARL de Lanzéon consacre une partie des 27 hectares d’herbe à la fauche. Le parcellaire est très morcelé et peu favorable au pâturage qui se limite à 3 mois au printemps et de la mi-septembre à la Toussaint. Ces prairies sont des mélanges de dactyle, de fétuque et de trèfle violet. « Le dactyle et la fétuque repartent rapidement après un léger arrosage » Le semis est réalisé sous couvert d’avoine. Les graminées sont semées au semoir à céréales et le trèfle après, à la volée. 4 à 5 coupes sont effectuées dans l’année, à une hauteur de 7 cm pour accélérer la repousse. Le rendement est estimé à 10-12 tonnes de MS/ha. En sortie d’hiver, elles reçoivent de la fiente de volaille déshydratée (30 unités d’azote par hectare, environ). La récolte (ensilage) est réalisée avec l’autochargeuse de l’entreprise (ETA). Chaque coupe est superposée à la précédente au silo. «La manipulation des bâches prend du temps, mais la qualité du fourrage est homogène sur l’hiver ». Il n’y a pas de foin sur l’exploitation. Les génisses sont nourries à base d’ensilage d’herbe.

20 % à 30 % de féverole dans le concentré fermier

Le concentré est un mélange des céréales produites sur l’exploitation, d’avoine et de féverole. Les ingrédients sont stockés sur place. Un prestataire de services vient faire le mélange (camion usine) plusieurs fois dans l’année. Ce mélange est stocké en silo, au-dessus du Dac. Les veaux en reçoivent de 0 à 6 mois, jusqu’à 3 kg par jour. Le coût de la fabrication est de 34 €/tonne. 21 tonnes ont été fabriquées en 2014, auxquelles il faut ajouter environ 10 tonnes de soja achetées/an. La féverole de printemps est implantée début mars, après betterave, pour refaire la structure du sol. Le taux d’incorporation dans le mélange fermier peut monter jusqu’à 30 % (fonction du rendement : 53 q en 2015 contre 65 q en moyenne habituelle). Une céréale est semée après la féverole.

77 €/ 1000 litres de coût alimentaire

Ce nouveau système d’alimentation a diminué la production de lait par vache (7 500 kg vendus actuellement) mais a permis d’augmenter les taux. L’objectif était de produire un maximum de lait avec un minimum de concentré : moins de 10 tonnes de soja sont désormais achetées dans l’année. « Et l’hiver prochain, on pourrait encore diminuer, si le lait n’est pas payé… » Le coût alimentaire sur la dernière campagne laitière était de 77 €/ 1000 litres répartis entre les fourrages (44 €) et les concentrés (33 €). Le coût des fourrages est légèrement surévalué, car les frais liés à l’autochargeuse (ETA) entrent dans le coût de l’herbe (charges opérationnelles) et non dans les charges de structure. L’amélioration de la santé animale et de la qualité cellulaire du lait sont également des bénéfices du changement de système, tout comme le taux de fertilité. « Les dépenses de santé ont diminué de 50 %, se limitant désormais essentiellement au préventif et aux produits de tarissement » À Lanzéon, autonomie rime avec économie… Bernard Laurent


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