Isolement

Edito - Illustration Isolement

Lors des manifestations de janvier, bien sûr qu’il était question de simplification administrative, de revenu, de trop-plein de normes. Mais il était aussi question d’une forme de mal-être social, voire humain, particulièrement chez une frange de jeunes agriculteurs qui aspirent à vivre comme leurs pairs urbains. Et cette inclination est d’autant plus ressentie que ces jeunes sont diplômés ou/et très ouverts sur le monde. Les propos recueillis et entendus sur les barricades, mais aussi en prolongement des manifestations, transpirent indéniablement de cette attente de faire corps avec la société contemporaine. Or, il y a aujourd’hui, chez une partie des jeunes, un sentiment d’être en marge d’une société dont les codes sont de plus en plus éloignés des standards culturels ruraux.

Alors que la ville jouit d’une vie intellectuelle et culturelle riche, qu’elle invite au multiculturalisme profitable à l’ouverture d’esprit et à l’échange, la vie à la campagne paraît parfois bien fade pour une certaine catégorie de jeunes désireux d’élargir leur champ relationnel. Mais, comment faire quand, « dans les terres », la densité de jeunes épris du même esprit d’ouverture diminue, que les infrastructures conviviales animées et propices aux rencontres se clairsèment ? Tout l’inverse des grandes villes où les bars et les restaurants bondés, les événements culturels et sportifs en cascade, constituent autant d’occasions de rencontres.

Le défi de l’installation en agriculture se situe là aussi. Autrement dit, il se heurte de plus en plus à cette attente sociétale de la jeune génération soucieuse d’être dans le monde et non hors le monde. Et ceci avec d’autant plus d’acuité que les jeunes sont instruits. Ces jeunes-là redoutent plus que d’autres que l’isolement ne soit la première marche vers la solitude.

Cette attente de faire corps avec la société contemporaine


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