15782.hr - Illustration Cultivons autrement le maïs breton !  
L’utilisation de la bineuse nécessite un choix de parcelles spécifiques.

Cultivons autrement le maïs breton !  

Le constat est sans appel, la suppression de nombreuses matières actives et  l’augmentation des problématiques de gestion des adventices entraînent des adaptations de pratiques en adéquation avec les enjeux environnementaux et les attentes sociétales. Pour maintenir la performance technico-économique et environnementale de nos cultures, il est indispensable de continuer à adapter nos pratiques culturales. 

La gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation et combiner plusieurs leviers. Le désherbage mécanique est l’un des leviers à mobiliser pour les cultures de printemps.  Comment s’assurer d’une bonne efficacité du désherbage mécanique ?

La météo,  facteur de réussite

Quelle que soit la stratégie de désherbage mécanique mise en place, le premier facteur de réussite est la météo, avant et après intervention. Pour optimiser l’efficacité, il faut intervenir sur un sol ressuyé et avoir un temps sec post-désherbage pendant 3 à 5 jours afin de faire dessécher les adventices. Les conditions climatiques venteuses sont idéales. 

Un premier passage mécanique en pré-levée, post-levée précoce possible

L’utilisation d’outils “à l’aveugle” (herse étrille ou houe rotative) requiert des prérequis importants. La profondeur de semis est primordiale et doit être au minimum de 4 à 5 cm. Pour les interventions en pré-levée, 4 à 7 jours post-semis, cela permet de ne pas casser les germes en surface. Le réglage de l’agressivité de l’outil est lui aussi important. En post-levée précoce, la profondeur de semis limitera les pertes de plants par arrachement grâce à un bon ancrage de la culture. Malgré tout, les pertes de pieds sont inévitables. Il est recommandé de majorer la densité de semis de 5 %. Selon les conditions météorologiques, ces outils permettent un premier nettoyage des parcelles intéressant sur des stades très précoces d’adventices (filaments blancs à cotylédons). 

Le binage à partir de 4 F, une pratique à raisonner

Selon une étude météorologique, en moyenne sur 10 ans la fenêtre climatique favorable au binage est de 9 à 12 jours en Bretagne entre le stade 4 et 12 F du maïs. La variabilité est très importante selon les années et les secteurs géographiques. Pour réussir son binage les prérequis sont différents, il est nécessaire de rechercher des parcelles peu caillouteuses, sans trop de dévers et avec des inter-rangs réguliers. Le semis par GPS facilite le binage et l’utilisation d’un semoir de même largeur que la bineuse est idéal et favorise un bon débit de chantier. Les accessoires aujourd’hui disponibles sur les bineuses simplifient les interventions en protégeant davantage la culture : protège-plants en utilisation précoce, caméra/palpeurs pour suivre les rangs, coupure de tronçons, etc. Malgré son agressivité, la bineuse ne sera pas efficace sur toutes les flores d’adventices. En effet, le binage est à proscrire dans la lutte contre les vivaces et son efficacité reste limitée lors de fortes pressions graminées. Plusieurs passages pourront être nécessaires en cas de levées échelonnées des adventices. Selon la flore des parcelles, le binage devra être précédé d’un désherbage chimique pour obtenir satisfaction et limiter la nuisibilité avec la culture. En passage tardif, le binage va également booster le maïs par une aération du sol favorisant la minéralisation de l’azote.

Une anticipation du désherbage mécanique

Pour la culture du maïs, le recours au désherbage mécanique est possible et favorable. Il permet de maintenir les performances technico-économiques des cultures bretonnes tout en répondant aux attentes réglementaires (limitation de l’utilisation de produits phytosanitaires, baisse des IFT, etc.). Cependant, l’intégration du désherbage mécanique ne s’improvise pas. Il doit être envisagé dès la mise en place de la culture et être adapté à la flore de la parcelle.

Arthur Lalonnier, Pierre Cougard Chargés de développement Eureden, Cloé Lambert Chargée d’agronomie Eureden

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