- Illustration Les atouts du tournesol
Des essais variétaux sont mis en place au Gaec Sanceau pour comparer les précocités.

Les atouts du tournesol

Depuis 5 ans, le Gaec Sanceau cultive du tournesol. La culture a été choisie pour ses intérêts agronomiques et sa rentabilité.

À Trégunc (29), le Gaec Sanceau est convaincu par le tournesol. La culture est présente sur l’exploitation depuis 5 ans sur environ 15 ha. « C’est une excellente tête de rotation », avance François Penn, aujourd’hui retraité sur la ferme. « Les céréales implantées derrière n’ont pas besoin de labour car la terre est très souple grâce aux pivots. J’estime d’ailleurs un gain de 5 à 10 q/ha pour une céréale derrière un tournesol ». L’oléagineux a également contribué à diversifier l’assolement et couper le cycle des céréales. « Il permet aussi de valoriser des parcelles éloignées très séchantes car proches de la mer », déclare le Finistérien. « Nous veillons cependant à ne pas le faire revenir trop souvent sur les parcelles car il peut être sensible aux mêmes maladies que le haricot, que nous cultivons également ». En moyenne, depuis 5 ans, le rendement moyen au Gaec Sanceau est de 35 q/ha, valorisés à l’heure actuelle à 700 €/t.

Peu de fertilisation nécessaire

Le tournesol est semé à une densité de 60 000 g/ha en écartement de 50 cm, pour limiter le développement des adventices. « Un apport de 18-46 à 70 kg/ha au semis est nécessaire pour garantir une croissance rapide et limiter les attaques d’oiseaux », ajoute François Penn. Les variétés utilisées sont relativement précoces et correspondent à des indices 250-300 pour du maïs. Côté fertilisation, l’hélianthe demande peu d’intrants. Les associés du Gaec Sanceau apportent en moyenne 60 unités d’azote (soit une différence de presque 80 % par rapport au maïs), 50 unités de phosphore et 150 unités de potasse. Cependant, les apports de bore sont indispensables. « Nous épandons 2 L/ha en foliaire au stade 2 feuilles vraies », précise l’ancien agriculteur. Pour le désherbage, un ou deux passages suffisent. Attention cependant à ne pas rater le traitement de prélevée. En effet, aucun produit de post-levée n’est homologué sur la culture. « Nous utilisons généralement du Dakota à 2,5 L/ha. Cette matière active n’empêche pas de ressemer du maïs derrière en cas d’accident ». En complément, le désherbage mécanique, notamment herse étrille ou bineuse, est tout à fait indiqué. Les exploitants binent en moyenne une fois, sauf cette année où ils ont préféré deux passages de herse étrille pour des questions de gain de temps.

Quel avenir pour le tournesol en Bretagne ?

« Le marché du maïs grain a diminué en France en raison de l’augmentation du prix de l’azote et des difficultés d’approvisionnement », annonce Régis Petiteaux, responsable de secteur chez Limagrain. « Au vu de la conjoncture actuelle, le tournesol pourrait avoir sa place. De plus, les surfaces pourraient augmenter avec la nouvelle Pac.» Les limites du développement en Bretagne sont cependant majoritairement liées à la précocité des variétés. Mais la génétique progresse et des variétés très précoces, mieux adaptées aux climats bretons, sont testées sur le terrain.

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