Quelles futures relations avec le 1er fournisseur européen de viande ovine ?

Les pourparlers de libre-échange avec le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande ne seront pas sans incidence pour la production ovine française.

2e pays consommateur de viande ovine (178 000 t) et 3e producteur européen (83 000 t), la France reste déficitaire sur cette production, avec 48 % d’autosuffisance. Elle est dépendante des importations sur son marché de la production anglaise (39 000 t, soit ¼ de la viande consommée en France), même si ces importations ont baissé de 10 % en 2016.

De nouveaux flux avec la demande chinoise

Le Royaume-Uni est le 1er importateur européen, il s’approvisionne principalement en Nouvelle-Zélande (150 000 t), importations en forte baisse. En effet, la Nouvelle-Zélande ne couvre que 76 % de son contingent européen. Elle s’est tournée depuis quelques années vers la Chine, un marché à fort potentiel de développement à défaut d’être plus rémunérateur. Aussi, les négociations de libre-échange de ces deux poids lourds du marché avec l’Europe inquiètent la filière française et n’ont pas manqué de susciter de nombreuses questions lors de l’assemblée générale du GIO, syndicat ovin et caprin d’Ille-et-Vilaine, le 14 décembre, à Rennes.

Baisse des disponibilités d’agneaux dès juin

Comme en 2013, la courbe de prix de 2017 a été plus forte en été qu’en hiver. Elle s’explique par une baisse des disponibilités d’agneaux à partir de début juin en France et une concurrence accrue entre les opérateurs de la filière. Une tendance qui semble se reproduire pour le début 2018. Si les importations d’agneaux de Royaume-Uni étaient en baisse en début 2017 car les Anglais ont recapitalisé leur cheptel (+3 %), le stock actuel semble important et devrait abonder le marché français fin 2017/début 2018, grâce à une livre dévaluée concurrentielle.

Versement du solde des aides ovines

Avec 57 000 brebis saillies, la Bretagne, tout en restant une petite région ovine, gagne des effectifs, contrairement aux régions historiques. En 2017, 49 926 demandes d’aides ovine Pac ont été demandées par 221 exploitations éligibles (plus de 50 brebis et 0,4 agneau vendu/brebis). Le versement du solde de ces aides Pac est attendu pour cette semaine.

La collecte caprine peine à décoller

caprins

En 2017, la Bretagne est une des seules régions caprines qui voit sa collecte augmenter : +2,8 % sur les 9 premiers mois de l’année. Au niveau national, si le démarrage de l’année a été maussade coté collecte (-4 %), les fourrages de qualité du printemps ont permis un renversement de situation sur le 2e semestre (-2 %). Le lait bio a le vent en poupe, en passant de 1 à 4 M de litres transformés dans l’Hexagone depuis 2010, dont la moitié provient encore des importations néerlandaises. « Tous les signaux économiques sont au vert sur le marché mais ce n’est pas la ruée vers les installations, malgré une demande affichée de certaines laiteries », explique Leila le Caro, conseiller caprin à la Chambre d’agriculture de Bretagne. En cause, le temps de travail, facteur limitant, et les investissements importants nécessaires pour y faire face… En Bretagne, quatre installations en lait conventionnel se sont concrétisées en 2017, trois projets en bio sont prévus pour 2018.


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