Repérer les plantes envahissantes et agir

Datura stramoine, ambroisie à feuilles d'armoise, berce du Caucase… la lutte contre les espèces invasives commence par leur repérage. Ensuite, les moyens de lutte diffèrent selon les plantes.

Gros plan de fleur et feuilles de datura stramoine  - Illustration Repérer les plantes envahissantes et agir
Le datura stramoine colonise plutôt les cultures de printemps et d'été. | © Carmen Hauser - stock.adobe.com

Olivier Audras, chargé de mission environnement à la Fredon Bretagne, travaille sur les espèces exotiques envahissantes, notamment en lien avec l’ARS. Lors d’une rencontre sur la biodiversité des bords de champ, il a fait le point sur différentes plantes envahissantes.

« Dans certaines régions, des cultures sont abandonnées ou des agriculteurs sont ‘blacklistés’ à cause du datura stramoine », commence le spécialiste. Provenant d’Amérique du Sud, c’est une plante annuelle estivale. « Comme elle aime la lumière et apprécie peu la concurrence, les cultures de printemps et d’été sont parfaites pour elle. Le datura stramoine pousse aussi sur les bords de route ou les berges. »

Rotation et désherbages contre le datura

« Comme toute la plante est toxique, elle peut induire une contamination des récoltes. Elle est également toxique pour les bovins, dès 1 pied pour 10 m². » Pour la prévenir, il est possible de jouer sur la rotation, en alternant cultures d’hiver, de printemps et d’été. Sinon, l’arrachage est à envisager dès la localisation des plantes, en veillant à ne pas disséminer les graines. Des désherbages réguliers (mécaniques et chimiques) peuvent aider.

L’ambroisie à feuilles d’armoise, originaire d’Amérique du Nord, est aussi bien présente en Bretagne. Ses pollens émis en fin d’été provoquent de fortes réactions allergiques. « Savoir la reconnaître peut permettre d’éviter qu’elle ne se propage trop. » Des luttes mécaniques ou chimiques sont possibles.

Attention à la sève de la berce du Caucase

La berce du Caucase peut aussi entraîner un risque sanitaire. « Sa sève contient des substances photosensibles pouvant provoquer de graves brûlures de la peau. Ces plantes peuvent atteindre 3-4 m de hauteur. » Sur de petites surfaces, une coupe oblique de la racine sous le collet suffit mais avant d’intervenir, il est nécessaire de se couvrir la peau et les yeux et de nettoyer toutes traces de sève ensuite.

Autre fléau, la renouée du Japon. Son développement très rapide se fait au détriment de la flore et de la faune locale. Elle forme des bosquets denses pouvant aller jusqu’à 3 m de hauteur. Du fait de sa multiplication végétative, la fragmentation des racines ou des tiges (par coupe ou arrachage mécanique) entraîne son étalement. « Pour s’en débarrasser, il faut la priver de lumière avec une bâche sans trous. On peut la contenir en lui faisant de l’ombre avec des saules ou des aulnes par exemple. Les produits de désherbage fonctionnent peu. »

Agnès Cussonneau

S’informer et signaler

La description, les risques et les moyens de lutte contre les plantes envahissantes peuvent être retrouvés sur le site internet de la Fredon Bretagne. « Il ne faut pas fermer les yeux sur ces plantes invasives mais plutôt apprendre à les repérer pour tenter de les contenir », insiste Olivier Audras. ‘Alerte espèces’ est un outil à utiliser pour le signalement des espèces à enjeu pour la santé humaine. Une carte de localisation de différentes espèces végétales et animales est disponible.


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