- Illustration La demande grandit en bois de bocage
Pierric Cordouen (à gauche) et Nicolas Michaud près d’une haie ayant eu un abattage récent.

La demande grandit en bois de bocage

Les volumes de plaquettes commercialisées par le Collectif bois bocage 35 augmentent. Les agriculteurs mais aussi les particuliers ou collectivités ayant des haies peuvent participer au développement de la production.

« La haie a une valeur agronomique, environnementale mais aussi économique. Elle sert d’abri aux animaux, favorise la biodiversité… », souligne Nicolas Michaud, installé avec sa femme Émily à Saint-Germain-en-Coglès. Ils gèrent un cheptel de 300 brebis laitières en bio. Les agriculteurs entretiennent 4 km de haies sur 75 ha de SAU. Depuis leur installation en 2004, ils en ont planté autour d’1 km. « C’est du bon sens au vu des atouts qu’elles génèrent. »

Les haies sont gérées à la tronçonneuse et au tracteur – fourche. « C’est un travail d’hiver qui me plaît », précise Nicolas Michaud. Les éleveurs utilisent leur bois-plaquettes en premier lieu dans la chaudière de leur maison d’habitation. Cela demande environ 60 – 70 m3/an qui sont stockés sur la ferme. « Cette année, nous allons tester le paillage sous nos animaux avec des plaquettes sèches pour économiser des achats de paille. » Les surplus sont vendus en vert au Collectif bois bocage 35 (CBB 35).

L’association a été créée en 2011 dans l’objectif de valoriser le bois de bocage pour mieux le sauvegarder. Elle rassemble des producteurs, des partenaires techniques (Cuma, chauffagistes…) et des usagers (collectivités, privés…). « Nous alimentons régulièrement 16 chaufferies sur le département », chiffre Pierric Cordouen, animateur CBB 35. Une cinquantaine d’agriculteurs par an vendent leur bois à l’association, pas forcément les mêmes selon les années. « Depuis le début, près de 200 agriculteurs ont adhéré à la démarche. »

[caption id=”attachment_44259″ align=”aligncenter” width=”720″] Après abattage, les bois doivent être rangés en tas dans le même sens et ne pas contenir de corps étrangers.[/caption]

Valoriser les atouts du bois bocager

« Nous avons réalisé sur le précédent exercice 3 000 t de plaquettes utilisées pour le chauffage ou le paillage. Aujourd’hui, la demande s’accroît autour du bois de bocage local. Certes, il est plus cher à produire que le bois forestier, mais il peut être compétitif sur de petites chaudières locales. Et ses multiples atouts doivent être valorisés par les élus qui font alors le lien entre les politiques environnementales et leur politique d’achat », notent Nicolas Michaud et Pierric Cordouen.

CBB 35 rachète le bois déchiqueté vert 43 €/t (rendu à la plate-forme). « Le trajet maximum est de 20 km entre le chantier et la plate-forme. » L’association dispose de six plates-formes de séchage du bois, plus une plate-forme gérée par un groupe d’agriculteurs d’Iffendic. Certains producteurs stockent les plaquettes chez eux. Le coût du déchiquetage réalisé par la Cuma est d’environ 12 €/t.

Visite possible

Les personnes intéressées pour commercialiser du bois de bocage peuvent contacter CBB 35. Un technicien réalisera une visite pour évaluer la quantité et la qualité avant abattage. Un tour d’exploitation est réalisé en même temps pour donner des conseils sur la gestion du linéaire bocager. Ce sont plutôt des troncs et branches de 20 à 25 cm de diamètre moyen qui sont utilisés en bois de chauffage. « Plus petits, ils génèrent trop de poussière… », note Pierric Cordouen. « Après abattage, les bois doivent être rangés en tas dans le même sens et ne pas contenir de corps étrangers. C’est très important pour ne pas abîmer la déchiqueteuse. » Contact CBB 35 : 06 80 08 93 12.

Certifier la gestion durable des haies

Le conseil d’administration de CBB 35 a décidé de s’engager dans le « label haie » mis en place par l’Afac-Agroforesteries et un collectif constitué des SCIC Bois Bocage Energie, Bocagenese, Mayenne Bois Energie et Lannion Trégor Communauté. Il est soutenu par les ministères de l’agriculture et de l’environnement. Visant à contrer l’érosion bocagère, le label garantit une gestion durable des haies s’appuyant sur un cahier des charges précis comprenant un référentiel de prix d’achat au producteur. Le bois doit par ailleurs être utilisé localement. « Les élus pourront s’appuyer sur ce label pour s’assurer d’acheter une ressource renouvelable. »


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