19853.hr - Illustration Davantage de sobriété énergétique en système laitier
Le récupérateur de chaleur dans la laiterie permet de préchauffer l’eau servant au lavage », montre Simon Lehuger.

Dossier technique

Davantage de sobriété énergétique en système laitier

Simon Lehuger et Cyril Bigot ont travaillé sur la sobriété énergétique de leur système laitier, notamment en maximisant le pâturage. Ils ont par ailleurs installé un récupérateur de chaleur sur le tank.

Après avoir travaillé dans la recherche pendant 10 ans, Simon Lehuger a saisi l’opportunité de s’installer sur l’exploitation de son père et son oncle en 2014, transformant le système d’exploitation. Ils étaient en production conventionnelle de lait et porc (160 truies naisseur-engraisseur) avec peu de pâturage et beaucoup de cultures de vente. « Deux ans avant leur départ, ils ont commencé la conversion en bio. 60 ha de prairies ont été implantés. Des chemins ont ensuite été aménagés », retrace l’éleveur.

En 2018, il s’est associé en Gaec avec Cyril Bigot. Aujourd’hui, ils emploient un salarié et un apprenti et produisent 500 000 L de lait avec 85 à 90 vaches, sur une SAU de 110 ha. En lien avec leur laiterie Olga, les éleveurs ont installé un récupérateur de chaleur sur leur tank qui permet de préchauffer l’eau servant au lavage.

La réflexion sur l’énergie a aussi concerné l’approche système. Simon Lehuger participe à un groupe climat au sein d’Agrobio 35. « J’ai réalisé un 1er diagnostic Cap’2ER en 2015 qui m’a fait me poser des questions sur la culture de luzerne déshydratée. Elle a été arrêtée en 2020. Nous gardons par contre de la luzerne dans les prairies, plutôt celles qui sont fauchées, et incorporons beaucoup de légumineuses dans nos mélanges prairiaux. »

« Les vaches sortent toute l’année »

Le pâturage est maximisé sur les 50 ha accessibles aux vaches « ce qui réduit les récoltes et les épandages et donc l’utilisation de carburant. » Les vaches sortent toute l’année, au moins quelques heures chaque jour. « L’objectif est d’avoir la moitié de la ration pâturée. Nous avons mis en place un pâturage tournant dynamique sur des paddocks de 0,7 à 1 ha, avec fil avant bougé 2 fois par jour. » Les vaches taries et génisses pâturent sur un 2e îlot de 30 ha. 3 km de haies ont été implantés sur le parcellaire principal et 5 km sur ce 2e îlot.

Un bilan carbone qui s’améliore

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Le pâturage est maximisé sur les 50 ha accessibles aux vaches laitières.

Coût alimentaire de 35 €/1 000 L en 2023

L’autonomie en fourrages est totale et les vaches ne reçoivent pas de concentrés ou un peu de céréales produites sur l’exploitation. « Nous gardons du maïs ensilage (9 ha cette année) pour l’apport d’énergie dans la ration. » Le coût alimentaire reste contenu, à 35 € les 1 000 L en 2023. Le changement climatique contraint par contre les éleveurs à prévoir davantage de stocks pour passer l’été (+ 50 %). Seuls des semences et minéraux sont achetés, « ce qui limite la consommation indirecte d’énergie. »

En place en moyenne 5 ans, « les prairies sont le moteur de la rotation, assurent la fertilité des sols et permettent de mieux gérer le salissement. » Elles sont implantées en travail de sol simplifié. « Nous faisons en moyenne 2 à 3 labours sur 8 ans de rotation. » Les agriculteurs possèdent peu de matériel en propriété et font appel à 4 cuma et 1 ETA. Un 2e diagnostic Cap’2ER réalisé en 2021 a montré une évolution favorable du bilan carbone de l’exploitation.

Intégration de cultures pour l’alimentation humaine

Simon Lehuger et Cyril Bigot ont par ailleurs fait le choix d’intégrer des cultures pour l’alimentation humaine dans leur parcellaire. Il y aura cette année 8 ha de blé panifiable, 6 ha d’orge de printemps, 5,5 ha de triticale-féverole et 4 ha de lentilles vertes. « Nous essayons de trouver un équilibre entre l’animal et le végétal. » La ferme héberge également le fournil d’une boulangère à qui ils fournissent la farine.


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