19844.hr light - Illustration Des pistes d’économies énergétiques
De nombreux échangeurs récupérateurs de chaleur ont été installés sur les poulaillers. Leur mise en place a permis d’économiser 30 à 40 % de gaz., mais avec du recul, ils se sont avérés difficiles d’entretien.

Dossier technique

Des pistes d’économies énergétiques

En production avicole et porcine les besoins en chauffage et ventilation génèrent de fortes consommations énergétiques, Frédéric Kergourlay, chargé d'études et de conseil bâtiment à la Chambre d’agriculture de Bretagne rappelle quelques leviers possibles pour réaliser des économies d’énergies.

« Les productions porcine et avicole sont fortement consommatrices en énergie. En porc, la consommation électrique moyenne est de 1 000 kWh/truie présente/an, soit environ 200 €/truie/an (hors Faf et station de traitement). Cette consommation électrique est pour 46 % liée au chauffage, 39 % à la ventilation et 7 % pour l’éclairage. L’atelier post-sevrage représente 36 % des consommations électriques, l’engraissement 27 %, la maternité 22 % et la verraterie-gestante 8 % », chiffre Frédéric Kergourlay, chargé d’études et de conseil bâtiment à la Chambre d’agriculture de Bretagne. En volaille de chair, 80 % des consommations énergétiques sont liées au gaz nécessaire pour le chauffage et 13,3 % pour l’électricité. « Cette production fait face à des injonctions contradictoires avec une augmentation des débits d’air et de la ventilation pour limiter les pododermatites en poulet lourd ce qui augmente les besoins en chauffage et en gaz ainsi que les consommations électriques en ventilant plus. » 

Surventiler revient à refroidir la salle et gaspiller du chauffage

Installer des ventilateurs économes

En volaille de chair, le premier levier d’action pour réaliser des économies d’énergie est d’agir sur le chauffage. Certains éleveurs sont passés au chauffage par biomasse pour s’affranchir du gaz mais ils ne sont pas encore très nombreux car l’investissement est lourd. « L’installation d’échangeurs récupérateurs de chaleur a eu un certain succès en aviculture. La mise en place de modèles de plus petite taille a permis d’économiser 30 à 40 % de gaz mais ils étaient difficiles d’entretien et les premiers modèles avaient une mauvaise durée de vie », indique Frédéric Kergourlay. L’installation de ventilateurs économes en énergie peut réduire leur consommation électrique de 65 à 75 %. « Une ventilation centralisée en porc peut entraîner 60 % d’économie d’énergie. » 

80 % de déperditions thermiques par la ventilation

En porc, le regroupement des stades chauffés : maternité, post-sevrage et l’engraissement permet de limiter les déperditions thermiques par les murs. « 20 % des déperditions thermiques se font par les parois et 80 % par la ventilation. En regroupant la maternité avec le post-sevrage et l’engraissement, sur un cas concret, nous avons 250 m2 de parois déperditives contre 360 m2 si la maternité est séparée. » De même, il faut taluter ou isoler les pré-fosses aériennes. « Avec des pré-fosses aériennes hors sol de 1,5 m de profondeur, les déperditions des parois en contact avec l’extérieur sont jusqu’à 5 fois supérieures. » Le passage d’une caméra thermique révèle les ponts thermiques sur les bâtiments. Ils se trouvent souvent sur la ceinture ou la zone de chaînage et sont facilement atténuables avec une bande d’isolant. Enfin, une bonne gestion du couple chauffage/ventilation est indispensable pour optimiser ses consommations énergétiques. « Surventiler revient à refroidir la salle et gaspiller du chauffage. Il faut respecter les débits minimums de ventilation, mais aussi bien positionner les sondes et les étalonner régulièrement. »

Un retour sur investissement de 5 à 6 ans avec la lisiothermie

L’installation de niches en maternité et en post-sevrage avec régulation infrarouge est un moyen supplémentaire de réaliser 65 à 75 % d’économie d’énergie. « Pour le chauffage l’installation d’une pompe à chaleur est un autre moyen de faire des économies. Un système de chauffage par lisiothermie affiche aujourd’hui un retour sur investissement de 5 à 6 ans. Il est aussi possible de récupérer les calories dans la gaine de ventilation centralisée pour chauffer les salles. L’installation d’un échangeur de chaleur centralisé est un bon moyen de combiner économies et confort pour les animaux car on ne rentre plus d’air froid dans les salles. » 


Tags : ,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article