- Illustration Agriculteur de père en fils, une fierté !
Alain, Mickaël et Adrien, trois générations fières de leur métier.

Agriculteur de père en fils, une fierté !

Aujourd’hui en agriculture, au départ en retraite des exploitants, quand la reprise se fait, soit un tiers s’installe ou alors la continuité familiale est assurée. La transmission, c’est encore quelque chose qui compte beaucoup pour ceux qui partent en retraite. En fin de carrière, c’est un élément de fierté de voir qu’un jeune reprend l’exploitation. Alain et Mickaël Lefeuvre, 4e et 5e génération d’agriculteurs au lieu-dit La Courtinière, à Guignen (35), ont accepté de se confier à nous sur leur métier.

« Aujourd’hui, ma fierté est de voir l’exploitation perdurer ». C’est par ces mots qu’Alain Lefeuvre, 66 ans, nous accueille sur l’exploitation de 50 vaches laitières et 127 hectares. Associé avec son fils depuis 1997, il a pris sa retraite en 2014. Il rajoute : « Tout le temps libre de mon fils était passé en ma compagnie. C’est comme cela que je lui ai transmis l’amour du métier, du contact avec les animaux et du travail de la terre ».

Aujourd’hui, Mickaël gère seul l’exploitation même s’il reçoit un petit coup de main de son père et de son fils, Adrien, étudiant en agriculture. Pour lui, la fierté d’être agriculteur rime avec dignité du travail. « Quand j’ai repris l’exploitation, j’ai réalisé des investissements pour pouvoir travailler dans des conditions correctes. Ce métier nous rend fiers quand il s’exerce avec un outil certes simple mais fonctionnel et agréable au quotidien. Et, on peut se dire qu’on donne l’image d’un ‘bon’ métier » précise Mickaël Lefeuvre. Une notion d’autant plus important que l’exploitation se trouve au sein d’un village et à proximité du bourg.

Un lien avec le vivant

« Mais, la fierté de ce métier, c’est surtout de travailler avec du vivant, avec les animaux ou encore dans les parcelles autour des variétés végétales. Ce sont des domaines très techniques, qui demandent beaucoup de connaissances et d’être le plus polyvalent possible », précise-t-il. « Voir ses bêtes grandir, en bonne santé, les voir galoper dans les champs quand elles retrouvent les paddocks au printemps sont de vrais bonheurs », nous confie Mickaël. Un éleveur connaît ses bêtes ‘par cœur’ techniquement, mais il a aussi appris à appréhender leur caractère, ce qui permet de détecter un problème plus facilement.

« Notre fierté est aussi de voir notre exploitation évoluer au fur et à mesure du temps avec des changements techniques, des agrandissements, des évolutions au niveau des conditions de travail et bien d’autres encore… ».
C’est d’être aussi son propre chef d’entreprise. Il a des responsabilités importantes et des choix stratégiques à certains moments pour évoluer mais il est libre dans l’organisation de son travail et chaque jour est différent.

Un métier essentiel

« On le voit en ce moment avec la crise sanitaire, notre métier est essentiel ». Le consommateur demande des produits de plus en plus sains et un respect de l’environnement. Malgré les très nombreuses contraintes, les producteurs s’adaptent et essayent de répondre aux exigences. « Je fais attention à mes pratiques et à la qualité de mes fourrages. Je pourrais faire plus en passant au bio mais je n’ai pas assez de surface pâturable autour du siège d’exploitation », précise l’agriculteur.

« Je crois dans l’agriculture de groupe et je suis aussi fier de l’esprit solidaire des agriculteurs », rajoute-t-il. L’exploitation fait partie d’une Cuma pour la dessileuse automatique et pratique l’entraide pour l’ensilage. La concurrence est forte entre agriculteurs lors de la vente de terres mais l’esprit solidaire subsiste. Elle est dans l’ADN du métier.

« Je suis la 5e génération. Mon fils est aussi motivé par ce métier comme beaucoup de jeunes passionnés par l’agriculture et fiers de leur choix professionnel. La transmission d’une exploitation est importante dans la carrière d’un jeune mais autant pour l’exploitant(e) qui part. C’est un moment émouvant ». « On a fait évoluer l’exploitation… c’est beau de voir qu’il y aura une suite même si elle est différente », concluent Alain et Mickaël.

Guillaume Loaec, Adrien Lefeuvre, Tom Le Goff, Chloé Tanguy / Étudiants BTS ACSE CFTA de Montfort-sur-Meu


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