400 vers de terre travaillent pour lui

L’absence de travail du sol permet à Erwan Caradec de produire intensivement, tout en préservant la vie du sol.

Les parcelles de céréales d’Erwan Caradec, agriculteur installé à Douarnenez (29), sont bien portantes et ont de l’avance. Pilotant ses cultures depuis de nombreuses années sans utiliser de travail du sol, il observe des changements dans la vie de ses sols. « Nous avons compté 400 vers de terre par m2. Les sols sont aussi plus portants, le pH est stabilisé autour de 6, les apports de fertilisants diminuent ». L’absence de travail du sol limite l’oxydation de la matière organique, responsable du lessivage de l’azote.

Pour arriver à ces constatations, le producteur rappelle qu’il faut nourrir cette vie du sol. « En 4 à 5 années, on peut arriver à quelque chose d’abouti. Mais il ne faut pas sauter d’étapes. La première passe par la production d’un couvert le plus volumineux possible, pour nourrir son sol. Il faut ensuite penser ses rotations sur 5 années ». Les cultures de l’exploitation, composées de céréales, de colza, de haricot, de luzerne, de maïs et de méteils offrent cette diversité nécessaire.

[caption id=”attachment_32962″ align=”aligncenter” width=”720″]luzerne La luzerne est régulée pour laisser place à une culture de céréale. Les luzernières de la ferme restent productives pendant une dizaine d’années.[/caption]

Limiter l’utilisation de désherbants

Le recours à des désherbants totaux, souvent décriés, est limité sur l’exploitation. « Ici, le glyphosate me permet d’utiliser moins de molécules dans ma stratégie de désherbage. Je l’utilise pour contenir la luzerne, et il me sert alors de régulateur ». Une façon de détourner l’objectif initial du désherbant, car pulvérisé à de faibles doses. « Sur un maïs implanté au Strip-till dans un mélange d’avoine et de féverole, je pulvérise 0,8 L /ha de glyphosate avant que le maïs ne pointe ». Une stratégie efficace et peu coûteuse, « il n’y a pas de rattrapage derrière. J’abaisse le coût/ ha de désherbage sur maïs à 5,5 € ». Cette stratégie permet aussi de limiter le nombre de molécules pulvérisées au champ.

Sol d’Armorique au service des terres bretonnes

L’association d’agriculteurs et de citoyens pour la préservation de la vie des sols en Armorique tiendra son assemblée générale le mardi 20 février, à la MFR de Loudéac (22), de 13 h 45 à 17 h, avec les interventions de : Olivier Allain, vice-président “Agriculture” du Conseil régional de Bretagne. « Quelles sont les attentes des Bretons pour des produits de qualité et un environnement préservé ? Quelles suites aux États généraux de l’alimentation ? Quels efforts de la Région au bénéfice des systèmes agricoles innovants ? » Konrad Schreiber, chef de projet à l’Institut de l’Agriculture Durable. « Le semis direct, quelles performances ? » Présentation des résultats du programme Agr’Eau développé autour de la couverture des sols et cofinancé par l’Agence de l’Eau Adour Garonne et du GIEE Adam dans la Meuse travaillant à la lutte contre l’érosion des sols. François Mandin, président de L’Apad Centre Atlantique. « Comment l’association dédiée à l’Agriculture de conservation des sols permet aux agriculteurs de progresser individuellement et collectivement et, en même temps, de solliciter les acteurs du territoire pour reconnaître les impacts positifs de ce système ? » Nombre de places limité. Inscription auprès de solsdarmorique@gmail.com.


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