Dossier technique

Les Brunes ont trouvé leur place

Philippe Hubert, à Le Pertre (35) - Philippe Hubert a commencé sa carrière d’éleveur en 1997 avec des Prim’Holstein. En 2017, deux Brunes rejoignent le troupeau. Conquis par la race, il la développe dans le cheptel, tout en travaillant la génétique et en s’investissant de plus en plus dans les concours.

éleveur et vache Brune - Illustration Les Brunes ont trouvé leur place
Philippe Hubert et Sublime ID. | © Paysan Breton

« Les Brunes sont arrivées en 2017 », introduit Philippe Hubert, installé depuis 1997 sur l’exploitation familiale. « J’ai commencé par en acheter deux : Idée, dotée d’une excellente morphologie, et Julienne, qui a de bons index. Quand on démarre dans une race, autant prendre de bonnes origines. »Aujourd’hui, le cheptel compte 20 Brunes et 35 Prim’Holstein, qui produisent 500 000 litres de lait par an. La différence de production entre les deux races reste faible, mais les Brunes ont un TP plus élevé. « Ce sont des vaches plus tardives », précise l’éleveur. « Elles produisent environ 7 500 litres en 1re lactation, puis vont décoller au bout de la 2e ou la 3e. »

Tout le monde se tire vers le haut et s’entraide

La SAU est de 50 ha, sur lesquels sont cultivés 20 ha de maïs et 2 ha de céréales. Le reste est en herbe. Le pâturage occupe une part importante dans l’alimentation. « Les laitières sortent dès que le sol porte mais mes terres sont séchantes. Depuis juin, elles sont revenues à une ration d’hiver à base de maïs et d’ensilage d’herbe. » L’agriculteur élève également toutes les génisses, au nombre de 30 cette année. Ces dernières sont soignées avec une ration sèche (foin ou paille et enrubannage de méteil).

L’expérience des concours

Philippe Hubert est un passionné de concours. En 2003, il participe à son premier Space avec une Prim’Holstein, puis enchaîne avec le départemental, auquel il se présentera pendant 10 ans. « Les concours sont mes deuxièmes vacances », lance-t-il. « C’est l’occasion de sortir de l’exploitation, de rencontrer d’autres personnes et de faire connaître l’élevage. » Après une pause, l’agriculteur reprend du service en 2022 avec le départemental Prim’Holstein. En parallèle, il met aussi un pied dans les concours Bruns lors du Space. Il est tout de suite conquis. « J’adhère complètement à l’ambiance dans cette race. Tout le monde se tire vers le haut et s’entraide. » En 2024 et en 2025, il emmène des animaux sur les rings du Space, de Paris et de l’interrégional de Rennes. Les résultats sont au rendez-vous. Sublime ID, (Optimal x Espoir) remporte le prix de meilleure mamelle espoir (Space 2024), de première de section, championne jeune et réserve grande championne (Rennes 2024) et de première de section et réserve grande championne (SIA 2025). « Tous les deux ans depuis 7 éditions, je participe également au comice agricole du canton », souligne Philippe Hubert.

Une préparation spécifique

Un mois avant un concours, les vaches sélectionnées bénéficient d’une ration spécifique : trois repas par jour à base de maïs (10 kg de MS maximum), d’un correcteur (2 kg), d’un aliment de finition à base de tourteau de lin (3 à 5 kg ), d’un aliment tanné et d’une VL en fonction de la production et du stade de lactation, et de foin de qualité. « Cette alimentation leur permet d’avoir un bon état corporel et un poil brillant », explique Philippe Hubert. « Je les tonds aussi trois fois avant le concours pour affiner leur pelage. » Cette année, trois vaches sont présélectionnées pour le Space : Sublime ID et Sacrée ID, en 2e lactation, et Traorienne, en 1re lactation.

Un travail génétique de longue date

Le travail sur la génétique du troupeau a commencé en 1977. « Mes parents s’y intéressaient déjà », raconte Philippe Hubert. « Ils recherchaient du lait et de la morphologie. Aujourd’hui, je poursuis ce travail, en y ajoutant un critère important pour les Brunes : la solidité du ligament. »

Le génotypage est systématique pour toutes les femelles depuis 8 ans. Les meilleures sont inséminées avec des semences sexées dès la première IA, voire la deuxième si elles sont prometteuses. Les autres reçoivent des doses conventionnelles ou sont croisées : Blanc Bleu pour les Prim’Holstein, Limousin ou Blanc Bleu pour les Brunes. Grâce à cette sélection rigoureuse, l’éleveur observe un troupeau de grandes vaches. « Quand la morphologie est bonne, le lait suit », affirme-t-il.

Alexis Jamet

Robot et pâturage

En 2016, un robot Lely A4 vient remplacer la salle de traite 2×4 vieillissante. À l’époque, le troupeau comptait 40 têtes. « Mettre un robot pour 40 vaches n’était pas courant il y a 11 ans, mais j’ai visité d’autres élevages pour qui cela fonctionnait très bien. » Le bâtiment a également été équipé d’une porte de tri pour garder le système pâturant déjà en place. « Les vaches ont vite compris le fonctionnement. Certaines ne sortent qu’une heure avant de revenir se faire traire. »


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