18264.hr - Illustration Une plante toxique de plus en plus présente en Bretagne
Datura dans une parcelle.

Dossier technique

Une plante toxique de plus en plus présente en Bretagne

Datura stramonium est une adventice annuelle très toxique pour les hommes et les animaux en raison des alcaloïdes (atropine et scopolamine) présents dans tous ses organes : fleurs, feuilles, graines. Cette toxicité perdure lorsque la plante est fauchée.

Ne pas utiliser le fourrage contaminé

Même une faible densité de datura dans une parcelle peut provoquer des intoxications, voire la mort des animaux par ingestion d’un fourrage contaminé. Une consommation journalière de 300 g de datura suffit à intoxiquer un bovin adulte. Cette quantité peut être atteinte en consommant 8 kg MS/jour de maïs fourrage issu d’une parcelle au rendement de 12 t MS par hectare avec une densité d’environ 1 plante de datura par 25 m² ! Toutefois le risque existe dès lors que le datura est détecté dans le fourrage, car la teneur en composés toxiques n’est pas homogène dans le silo. Il suffit donc qu’un animal ingère la zone de l’ensilage où le datura se trouve pour être intoxiqué, et éventuellement en mourir. Il n’existe pas d’antidote, la seule solution est d’arrêter immédiatement la distribution du fourrage contaminé.
Le datura peut être retrouvé dans toutes les cultures d’été. Pour les cultures fourragères, cela concerne le maïs, les dérobés d’été mais également les prairies installées.

300 g/j suffit à intoxiquer un bovin adulte

Détruire immédiatement les premières plantes

L’interculture, après la récolte des céréales à paille, est également une période propice au développement du datura. Dès qu’une parcelle commence à être infestée, il faut réagir et détruire les premières plantes. L’objectif est de ne pas les laisser monter à graines pour éviter la dissémination dans la parcelle. Un pied de datura peut produire plusieurs milliers de graines, qui peuvent survivre plus de 80 ans dans le sol. Il est également indispensable de surveiller attentivement les bords des parcelles, les fossés et les passages d’enrouleurs. Les premiers plants observés seront arrachés manuellement, en portant des gants et en prenant soin de sortir les plantes de la parcelle.
Concernant les prairies, malgré la sensibilité au froid du datura, il est nécessaire de faucher ou arracher et sortir les daturas pour éviter la montée en graines avant l’hiver (vigilance autour des auges et lieu d’affouragement). Il faut impérativement s’abstenir de faire consommer une fauche contaminée et laisser l’hiver assainir la parcelle. Même fauché, un datura reste dangereux pour les animaux.
Sur maïs, les programmes de désherbage classiques sont efficaces sur des jeunes plantes de datura. Mais il faut parvenir à contrôler les levées échelonnées, notamment dans les zones de parcelle où la culture est moins développée, et donc où le datura profite plus longtemps de la lumière. Une observation au stade « 8 feuilles » du maïs, avant le stade recouvrement des rangs, permet de repérer ces levées tardives et de réaliser, si besoin, un dernier passage d’herbicide.


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