Enseigner, c’est répéter. La filière ovine fait école de ce précepte. Depuis 5 ans, elle est engagée dans le programme de reconquête Inn’ovin dont l’ambition première est de séduire de nouveaux éleveurs. Et ça marche. Ce travail de promotion a permis de rafraîchir l’image de la production ovine. De nombreux jeunes ont découvert le métier de berger au travers des animations comme les Ovinpiades. Une partie se sont installés, donnant un coup de jeune à une filière qui se prépare à perdre 10 000 éleveurs d’ici 10 ans. Convaincue de l’efficacité de la méthode, la filière a décidé de reconduire la campagne de communication pour 5 ans. Confrontées aux mêmes enjeux de renouvellement des générations, les autres filières animales gagneraient à s’inspirer d’Inn’ovin. Sans trop attendre, car il s’agit d’un travail au long cours. Sans se laisser griser non plus par l’idée que l’avenir sera un calque du présent, et encore moins du passé. À ce titre, la filière ovine ne s’y est pas trompée en mettant « l’amélioration des conditions de travail » au cœur de sa communication, au même niveau que « l’amélioration du revenu ». Cette nécessaire opération de séduction vaut aussi pour les salariés d’élevage. Un challenge d’autant plus capital que la pénurie actuelle de main-d’œuvre, intimement liée à la reprise économique, mais surtout à une nouvelle hiérarchisation des valeurs du travail et de son corollaire qu’est le temps libre, va accélérer les mutations en cours dans le monde du travail. L’élevage qui nécessite une présence 7 jours sur 7 devra, par exemple, être attentive à la semaine de 4 jours qui risque de s’étendre en Europe. L’Espagne a en projet de l’appliquer à grande échelle dès 2022. L’agriculture devra être capable de faire des propositions, au risque sinon de rester à l’écart….

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