Le bout de gras

Quand Xi Jinping réplique à Trump en taxant les importations de porc américain, les autres grands bassins de production voient un effet d’aubaine pour conquérir le marché chinois. Ou, au contraire, craignent une pression sur les prix par effet domino compte tenu de l’abondance de l’offre américaine et de cours déjà bas.

Lesté de 25 % de droits de douane, le cochon du premier fournisseur mondial de viande porcine perd en tout cas en compétitivité chez son premier client agricole et agroalimentaire qu’est la Chine. D’après le National Pork Producers Council, « les sanctions commerciales de la Chine sur les États-Unis engendreraient une perte de 18 $/tête exportée », informe une communication de Bretagne Commerce international. De quoi inciter l’industrie américaine de la viande à convoiter d’autres marchés, d’autant que l’ouverture de « 5 nouvelles usines de transformation a permis d’augmenter la capacité de production de 10 % par rapport à 2015 », poursuit l’association bretonne.

De leur côté, les agriculteurs du Midwest, gros exportateurs de soja et de viande porcine à destination de l’empire du Milieu, admettent difficilement d’être les victimes collatérales d’une guerre commerciale qui les dépasse. Mais surtout, bien que majoritairement Républicains, les farmers craignent que l’imprévisibilité de leur président ne conduise la Chine à se tourner durablement vers l’Amérique du Sud plus docile et moins imprévisible, quitte à ce qu’elle investisse dans les infrastructures routières et ferroviaires pour garantir l’approvisionnement des ports. À moins que qu’une énième pirouette du locataire de la Maison Blanche ne conduise Xi Jinping et Trump à devenir à nouveau « copains comme cochons »…


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