À quand le retour ?

De la sortie des premiers hominidés d’Afrique il y a 2,6 millions d’années, à la conquête de l’Asie et de l’Europe par Homo sapiens il y a moins de 100 000 ans, nos ancêtres ont toujours eu a cœur d’occuper l’espace. Du Moyen-Orient aux confins de la Sibérie, franchissant le détroit de Béring pour gagner l’Amérique, la conquête du Monde nourrissait leur espérance de manger. Bien plus tard, toujours dans le même but de pouvoir nourrir leur famille, nombre de paysans européens ont migré vers le Canada, les États-Unis, l’Argentine, l’Australie, etc.

Puis, ce mouvement de diffusion universel des populations s’est subitement inversé. Presque partout dans le monde, au même moment, comme sous l’effet d’un balancier irrépressible, un mouvement de repli s’est amorcé à grande échelle. À l’expansion multimillénaire des humains sur toutes les terres fertiles de la planète s’est imposé un mouvement de concentration vers les villes. D’une ampleur jamais vue depuis que Homo sapiens est sorti d’Afrique. Rien ne semble aujourd’hui susceptible d’arrêter cette tendance. Un événement inattendu viendra-t-il prochainement donner une impulsion opposée au balancier ?

Pour l’heure, peu de signaux semblent présager un réel inversement de tendance. En Bretagne, comme ailleurs, les effets de ce siphonage des campagnes sont dorénavant bien visibles : corps de ferme aux toitures affaissées, parcelles en pente et prairies humides vouées aux ronces et aux saules, bourgs ruraux déserts, vieillissement de la population nous ramènent en pleine face le désolant miroir de cette migration de masse. Plus attristant encore est son corollaire : l’effondrement de la culture agricole et rurale, son savoir-faire et son savoir-être. À quand le retour ? Car retour, un jour, il y aura.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article