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Une association « Bretagne Captages » dans les tuyaux

Pour rompre l’isolement, deux agriculteurs concernés par les périmètres de captage proposent de créer une association régionale de défense.

« Nous ne sommes pas contre la protection de l’eau, mais nous n’avons pas à être évincés de chez nous ». C’est en substance l’idée fondatrice qui anime Jo Simon, éleveur de porc à Lannilis, et Jean-Yves Jézéquel, éleveur laitier à Plounévez-Lochrist (29). Tous deux sont concernés par un périmètre de protection de captage. Et tous deux parlent de l’isolement de l’agriculteur face à la machine administrative et politique qui entoure la protection des captages.

Trente associations en France

À l’image de la trentaine d’associations constituées sur le territoire national et regroupées au sein du collectif « France Captages », les deux agriculteurs finistériens en appellent à leurs collègues bretons pour se regrouper au niveau régional. Moyen « de briser l’isolement dans lequel vous êtes plongés quand votre exploitation est directement concernée par une aire d’alimentation de captage ». Car, pour ces deux agriculteurs, c’est bien d’isolement dont il s’agit. « La plupart des politiques n’ont que faire de la déstructuration des exploitations agricoles. Après avoir traîné les pieds (la loi sur l’eau date de 1964), les élus ont aujourd’hui le réflexe de protection et de précaution », estiment les deux agriculteurs. Et d’observer que le scénario est presqu’à chaque fois le même : « Le travail de l’hydrogéologue fait foi. Face à un tel rapport, il est difficile de contester une décision. Même si, aussi absurde que cela puisse paraître, la délimitation de l’aire de protection suit les limites de propriété et pas forcément les courbes de niveau ! »

Ne pas payer pour les autres

Localement, la gestion de ces dossiers est d’autant plus difficile que les communes n’ont pas toujours anticipé la situation en constituant des réserves foncières. « Nous avons par contre l’exemple d’une commune comme Plabennec qui a pris les devants ». Résultat, bien souvent, l’agriculteur impacté se trouve seul pour régler ses problèmes de foncier. « C’est d’autant plus difficile que la pression foncière est forte », constate Jo Simon qui s’est vu retirer 8 ha en propriété de son plan d’épandage. « Nous avons l’impression de payer pour les autres », poursuivent les agriculteurs finistériens qui ne veulent pas se résoudre à devenir « des paysans sans terre ». D’où cette volonté de se fédérer en association. Avec l’objectif de mutualiser des experts, d’échanger  des idées pour assurer la défense des dossiers et obtenir des indemnisations pérennes et à la hauteur du préjudice.

Éviction arbitraire

Pour sa part, Jean-Yves Jézéquel n’a pas accepté les indemnités proposées pour 10 ha. Son dossier est aujourd’hui au Tribunal administratif. « Je me bats sur la capacité à exploiter et contre cette éviction arbitraire des agriculteurs qui ressemble à une forme d’urbanisation du territoire ». « Face à la non-réalisation de réserve foncière par la commune, j’ai pris des indemnités pour honorer un compromis d’achat de terres labourables. S’ensuit une préemption Safer ! Comment peut-on régler les emprises foncières par la collectivité », s’exclame quant à lui Jo Simon, en rappelant que, dans les années à venir, quelque 140 captages doivent encore être protégés en Bretagne. « Autant de situations personnelles douloureuses qui s’annoncent ». Didier Le Du

Contacts

  • Jo Simon : 06 62 72 87 51
  • Jean-Yves Jézéquel : 06 84 66 66 95

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