18701.hr - Illustration Outils d’aide à la gestion de la ventilation et des insectes
Les colonnes de ventilation, une solution économique et facile à installer.

Dossier technique

Outils d’aide à la gestion de la ventilation et des insectes

Une ventilation rapide et efficace après récolte ainsi qu’une surveillance des grains permettent de maîtriser les principaux risques autour du stockage à la ferme. De nouveaux outils facilitent ces opérations.

« Au niveau du stockage des grains à la ferme, le risque numéro un est la prolifération d’insectes (charançon, capucin, silvain, tribolium…). Ensuite viennent la dégradation physiologique des produits puis la contamination par des mycotoxines », énumère Jean-Yves Moreau, ingénieur Arvalis. Un bon stockage commence par des grains propres. « On peut les passer dans un nettoyeur – séparateur. Les grains atteints par la fusariose, plus légers, seront notamment aspirés. »

Deuxième point, « l’installation doit être bien nettoyée pour ôter les zones refuges, et désinsectisée pour faire un vide sanitaire. » Des poudres minérales inertes homologuées (terre de diatomées, bicarbonate de soude, zéolithes) peuvent aussi être employées « pour empêcher la survie des insectes dans les installations avant l’arrivée de nouvelle récolte. »

Ensuite, il est recommandé de stocker des grains suffisamment secs, affichant un taux d’humidité inférieur à 15 % pour les céréales. Ce qui peut être vérifié avec un humidimètre. « En cas d’humidité supérieure, il faudra les sécher ou les consommer rapidement. »

Refroidir au plus vite après récolte

En tout début de stockage, le refroidissement doit être le plus rapide possible. « Une ventilation de refroidissement est indispensable sinon les graines risquent de s’échauffer du fait de leur activité biologique, et de se réhydrater, voire de germer. » Il faut procéder par paliers avec un objectif de température du tas de 20 °C en été et de 12 – 14 °C en automne. En dessous de 12 °C, les insectes arrêtent de se reproduire.

« En fonction des risques de contaminations et de la durée de stockage prévue, on peut prévoir un 3e palier plus bas en hiver. » Pour aider les agriculteurs à piloter la ventilation, qui se fait principalement pendant les heures fraîches de la nuit, un thermostat est utile, se déclenchant selon une consigne de température. Des écarts de plus de 10 – 15 °C entre température des grains et température extérieure sont à éviter pour limiter la condensation. Et attention à ne pas ventiler quand il y a trop de brouillard, au risque d’humidifier les grains.

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Avec le cône inverse de ventilation, l’air introduit à l’intérieur du cône sort au niveau de sa circonférence et monte en refroidissant les céréales.

Bien s’équiper pour la ventilation

Pour une ventilation performante avec le meilleur rendement énergétique possible, les équipements doivent être bien dimensionnés. L’outil numérique (gratuit, en ligne) Venti-Lis agri développé par Arvalis « aide les agriculteurs à vérifier que le ventilateur dont ils disposent est adapté à leur installation de stockage et aux espèces stockées grâce aux courbes débit/pression des ventilateurs disponibles dans la base de données. Il permet ainsi de vérifier que le fonctionnement du ventilateur est optimisé. » Pour les agriculteurs qui souhaitent mettre en place un nouvel équipement, Venti-Lis agri sélectionne tous les ventilateurs de la base de données qui peuvent convenir à leur situation.

S’agissant de la diffusion de l’air dans le tas, les différentes possibilités fonctionnent bien : caniveaux enterrés recouverts de lames perforées, gaines demi-lunes en tôle ondulée, colonnes de ventilation, fond conique… « Seul le tuyau de drainage est à éviter, pas assez efficace. »

La surveillance est un autre levier de gestion du risque « insectes ». Des pièges sous forme de tubes perforés peuvent être utilisés pour détecter rapidement la présence d’insectes. Mais ils demandent à être sortis tous les 15 jours au minimum. Pour faciliter la surveillance, une solution numérique a vu le jour, fruit d’un partenariat entre Arvalis, la Start-up Kanope, spécialiste de l’Internet des objets, et Javelot, une entreprise déjà investie dans les sondes de température connectées. Il s’agit de pièges connectés (IoTrap) prenant des photos quotidiennes qui peuvent être visionnées à distance. Les photos sont ensuite analysées par l’intelligence artificielle qui identifie l’insecte photographié. Les responsables du stockage peuvent ainsi décider, en amont, de la meilleure approche pour ralentir, voire empêcher la prolifération des nuisibles en évitant le recours aux insecticides de stockage : miser sur le refroidissement des grains si la période le permet, utiliser une méthode curative ou livrer au plus vite le grain pour transformation.

Utiliser un trieur pour les insectes à forme libre

Dans un contexte de réduction de l’usage des insecticides, les méthodes curatives peuvent différer selon le type d’insectes présents. « Pour les insectes à forme libre dont le cycle se fait entièrement à l’extérieur des grains, un passage dans un trieur avec aspiration est efficace. Pour les insectes à forme cachée, dont une partie du cycle (stade larvaire, nymphal) se fait à l’intérieur du grain, une intervention chimique précoce peut être envisagée. »

Bien identifier les insectes

L’application gratuite « Insectes du silo » offre un service d’identification des insectes rencontrés dans le stockage des céréales et des graines oléagineuses. L’outil connecté propose également différentes recommandations pour lutter contre l’infestation. Cet outil pédagogique et ergonomique est adapté au niveau de connaissance de chacun. Après avoir collecté un spécimen, trois voies d’identification sont possibles :

  1. L’utilisateur connaît l’espèce et recherche sa fiche en texte libre ;
  2. L’utilisateur accède à un trombinoscope composé de 35 propositions d’insectes et clique sur la photo de l’individu observé pour obtenir des informations complémentaires ;
  3. Grâce à une clé de détermination : des questions sont posées à l’utilisateur pour le guider jusqu’à en déduire le nom de l’espèce. Pour chaque insecte identifié, des fiches descriptives avec plus de 200 photos donnent des éléments de surveillance et de méthodes de lutte, préventives et curatives, spécifiques à chaque espèce.

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