Pour l’exercice 2022/2023, la conjoncture laitière a été marquée par de fortes variations. Par exemple, le couple beurre-poudre est passé de près de 600 € à moins de 300 €, le prix du lait allemand a chuté de plus de 100 €.
Dans le même temps, les Produits grande consommation ont connu une inflation inédite de plus de 15 %. La consommation ralentit et les pressions gouvernementales sont fortes pour faire baisser les prix. De plus, l’écart de prix avec d’autres pays fait planer le risque de davantage d’importations. En effet, même si la production française est à la peine, la production européenne et mondiale est relativement soutenue. Dans ce contexte de baisse des volumes, la décision a été prise d’avoir un volume unique et un seul prix.
Pour l’instant, les marchés des commodités sont peu dynamiques. Toutefois, les dernières cotations en Nouvelle-Zélande donnent un signal positif de possible reprise des cours.
Transmission des savoir-faire
La transmission des outils et des savoir-faire est un enjeu fort. Pour cela, il faut réunir deux conditions : donner envie aux jeunes de s’installer et créer de la marge. Pour attirer de nouveaux talents pour les exploitations, Eureden développe les relations avec les écoles d’agriculture, en s’impliquant dans les formations CQP ou licence pro lait, ou encore en menant des actions dans les collèges pour parler des métiers de l’agriculture au sens large. Des formations auprès des éleveurs sont mises en place autour de la communication, du management et de l’accueil des stagiaires : c’est important pour donner envie aux jeunes futurs salariés et pour les fidéliser. Eureden travaille également sur les marges dégagées par les exploitations. Pour assurer la pérennité des exploitations et les adaptations aux évolutions des demandes sociétales, il faut pouvoir créer de la marge. Ces derniers mois, les résultats des exploitations se sont améliorés, cela était nécessaire… Et dans un contexte d’augmentation des charges, il est important que le prix du lait reste à un niveau soutenu. La filière laitière d’Eureden installe entre 15 et 20 nouveaux éleveurs chaque année. Attirer des jeunes, c’est aussi leur proposer un accompagnement et c’est ce que la coopérative fait avec le passeport JA.
Du pratico-pratique en atelier
Cette année la section laitière a souhaité revisiter le format de son assemblée générale en proposant aux éleveurs des ateliers technico-économiques. Pendant 1 h 30, trois sujets ont été abordés par groupe. Pierre Clément, vétérinaire Eureden, a présenté les intérêts et les conseils pour pratiquer la démédication en période de tarissement. Certains éleveurs ont pu témoigner de leurs pratiques et répondre aux interrogations des autres participants. Philippe Le Carluer, technicien Bâtiment, et Michel Poupon, responsable production laitière, ont fait le point sur l’aménagement des bâtiments pour faire face au changement climatique et réaliser des économies d’énergie.
Glen Elleouet, chef de produits et animateur technique, et Arthur Lalonnier, chargé de développement en production végétale, ont dévoilé la démarche Du champ au tank. Une offre pour améliorer les performances laitières par un diagnostic technico-économique du système alimentaire et fourrager des exploitations. Après le déjeuner, les éleveurs ont pu échanger avec Thibaut Le Floch, responsable de l’atelier lait, directement sur l’exploitation de l’école.
Marine Rozec
