La filière de génisses croisées Ejendu est lancée

La filière Ejendu a débuté en Bretagne. Certains éleveurs comme Sébastien Pencolé, éleveur à Gomené (22), se sont lancés, intéressés par cette production de génisses croisées qui s’adresse au marché français. L’investissement a pour lui été limité. « Je m’étais installé en 2007 avec mes parents. Alors qu’ils sont tous les deux partis en retraite, je me suis questionné sur l’orientation à donner à l’exploitation. Nous avions arrêté la production de veau de boucherie au départ en retraite de mon père. Il restait un atelier lait (650 000 L) et un atelier taurillons », retrace Sébastien Pencolé, éleveur à Gomené (22). « Je ne souhaitais pas investir dans un robot de traite et embaucher un salarié est difficile… La rentabilité en lait est insuffisante, la conjoncture trop incertaine », considère l’éleveur. Valoriser le bâtiment existant sans gros investissement Quand Joël Ermel, technicien Eureden, lui a parlé de l’élevage de génisses en filière Ejendu (bœuf noir en breton), il a adhéré au projet après avoir réalisé une étude. « Cela me permettait d’utiliser ma stabulation existante, qui avait été agrandie il y a 10 ans pour les taurillons, tout en continuant à valoriser mes cultures. Le fumier est un atout pour mes sols », ajoute l’éleveur. La production de taurillons a été stoppée, la production laitière va suivre. La SAU de 120 ha comprend aujourd’hui 55 ha de céréales vendues (avec de l’échange aliment), 48 ha de maïs autoconsommé et 17 ha d’herbe. Des génisses croisées Holstein x Limousin « Cette filière concerne des génisses croisées Holstein x Limousin uniquement, avec un objectif de 300-330 kg de carcasse. Elles présentent une belle qualité de viande en couleur et tendreté », note Joël Ermel. Le premier lot de 32 animaux est arrivé en mars 2020 et a quitté l’exploitation à 18 mois d’âge en mai-juin 2021, donnant des carcasses de 315 kg en moyenne. Sur les 14 mois de présence en moyenne, le GMQ a été de 1100 g. Quatre autres lots sont arrivés sur l’élevage, comptant chacun autour de 35 génisses. « Je trie chaque lot dans deux cases et des réallotements peuvent être faits selon le poids. » Pendant les trois premières semaines, les génisses reçoivent du foin et un aliment d’adaptation, à hauteur de 20 kg par tête. Du maïs ensilage est intégré progressivement puis donné à volonté à partir de 3 semaines en un repas apporté une fois par jour et repoussé le soir. Il est complété par un aliment d’engraissement (de 1,5 à 3 kg/jour) qui a spécifiquement été développé pour cette filière avec des teneurs adaptées en énergie, protéine et minéral. Du foin est aussi disponible dans des râteliers. Deux cures d’hépatoprotecteur sont faites sur chaque lot. Trois à quatre pesées sont également réalisées durant la période d’engraissement pour « coller aux objectifs de croissance. » L’éleveur est équipé d’une désileuse-pailleuse. Les lots devraient sortir en deux fois pour l’abattage. L’éleveur apprécie cette nouvelle production plus facile à conduire que des taurillons. « Les femelles sont plus calmes. Mon objectif est d’avoir 300 places dans mon bâtiment. Pour le moment, j’utilise les cornadis qui étaient en place. Je prévois d’installer un espace de contention et de pesée. » Les femelles arrivent avec leur double vaccination « Les veaux femelles sont achetés via Ouest Élevage principalement et passent dans un élevage spécialisé sur le sevrage. Elles y sont doublement vaccinées contre les maladies respiratoires », précise Joël Ermel. Aucun traitement contre ces maladies n’a été réalisé par l’éleveur depuis le lancement. « Une contractualisation est mise en place avec un prix indexé sur les coûts de production. »

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