Une sortie de crise compliquée en production laitière

Depuis l’été 2017 le prix du lait remonte à un niveau supérieur à l’an dernier. Les résultats comptables remontent progressivement mais ils restent encore insuffisants pour bien redresser les trésoreries.

Après un point bas à 291 € dans les clôtures de fin 2016, le prix du lait remonte progressivement. Depuis le mois de juin, la moyenne mobile sur 12 mois dépasse le niveau de 2016 pour atteindre 322 € / 1 000 L au 3e trimestre 2017. Le prix du lait poursuit sa remontée jusqu’à la fin de l’année 2017 en bénéficiant des hausses des cours du beurre et du fromage. Le prix payé du lait devrait atteindre près de 333 à 336 €/1 000 L (prix de base 316 € à 318 €). Il va donc se rapprocher du point d’équilibre en moyenne dans les clôtures de fin d’année 2017 mais avec de fortes disparités de situation selon les exploitations.

Après un repli au premier semestre, le coût alimentaire repart légèrement à la hausse au second semestre. Les cours des veaux et des vaches de réforme restent déprimés sur la période. Dans les Côtes d’Armor, les marges des céréales remontent de 246 €/ha malgré des prix qui restent bas. Elles profitent d’un très bon rendement notamment en blé et colza. Les charges de structure restent maîtrisées sur la période. Les revenus bénéficient de la hausse du prix du lait et de l’impact des cultures de vente. Ils vont continuer à s’améliorer en fin d’année et début 2018.

Néanmoins, la sortie de crise est compliquée. L’amélioration de conjoncture n’est pas assez nette pour bien redresser des trésoreries parfois très dégradées. Il faut de très bonnes années pour compenser une crise laitière qui s’est aussi traduite par une baisse de 16 % des investissements en deux ans. Pourtant, la grande année laitière ne semble pas se dessiner en 2018. La conjoncture laitière restera imprévisible vu la cotation très dégradée de la poudre de lait écrémé tirée vers le bas par des stocks pléthoriques. La position de la Commission européenne sur le devenir de ces stocks sera décisive dans le prix du lait 2018. Cette situation influe déjà sur le prix B qui descend à 293 €/1 000 L en janvier 2018 et à 277 €/1 000 L en février 2018.

Malgré une demande dynamique, le redémarrage de la production mondiale chez les grands exportateurs (USA, Union européenne) risque d’assombrir les perspectives sur les marchés laitiers surtout à partir du second semestre 2018 même si une situation de « pénurie » sur la matière grasse n’est pas à exclure. Sur le marché intérieur, espérons que les États généraux de l’alimentation sur le prix du lait aboutissent à un prix plus rémunérateur pour les éleveurs. Seule une remontée durable du prix du lait redonnera confiance aux éleveurs encore très marqués par la crise longue et pénible qu’ils viennent de traverser.

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