En lait comme en porc, les revenus des éleveurs sont à la baisse

Sur les 10 dernières années, les revenus des éleveurs bretons sont volatils et à la baisse. Pourtant les quantités produites par travailleur n’ont cessé d’augmenter.

Les États généraux de l’alimentation auront au moins permis de poser le problème de revenu des producteurs. Celui-ci est devenu tellement volatil qu’une analyse annuelle reflète mal la situation réelle des éleveurs. Il faut adopter une échelle de temps plus longue. L’exercice, appliqué aux productions laitière et porcine entre 2000 et 2016, est instructif.

Plus de lait par unité de travail

En lait, le début des années 2000 se caractérise par une relative stabilité des revenus. La rupture s’opère en 2007 avec l’apparition de la volatilité. Dans un premier temps le revenu des laitiers grimpe, mais chute ensuite très rapidement. Se succèdent depuis des pics et des creux très prononcés avec une impossibilité de prédire la durée et l’ampleur des cycles. Conséquence sur 10 ans : des revenus orientés à la baisse.

Pourtant les structures ont grandi et les volumes par travailleur aussi. En 16 ans, les litres de lait vendus par exploitation ont augmenté de 83 %, ceux par unité de main- d’œuvre de 68 %. Cela n’a pas suffi pour maintenir les revenus, encore moins pour les augmenter. La dégradation du résultat par litre a été trop forte pour que les volumes supplémentaires parviennent à compenser le phénomène. En moyenne sur les 5 dernières années le revenu à l’unité produite est 27 % plus bas que sur la période des 5 années précédentes.

Moins de revenu au kg de porc

Même trajectoire en production porcine. Les performances (kg) de porc produits par exploitation ont cru de 91 % entre 2000 et 2016. Par travailleur, la hausse est de 55 %. À l’inverse sur la même période les revenus sont en baisse tendancielle du fait d’une forte dégradation du revenu au kilo de porc. C’est particulièrement net sur la période 2007-2011 avec une chute de 53 % par rapport aux années 2002 à 2006. Les 5 dernières années (2012-2016) voient un recul supplémentaire de 15 %.

Depuis une quinzaine d’années, les agriculteurs ont fait de gros efforts pour accroître la productivité de leur travail en augmentant les volumes produits par chacun. Cela s’est fait par une hausse des heures de travail et un capital investi par producteur qui a plus que doublé. Pour l’instant ils n’en ont pas tiré de bénéfice au travers de leurs revenus. Une meilleure répartition de la valeur ajoutée entre production, transformation et distribution est plus que jamais indispensable.

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