Nous sevrons 14 porcelets par portée en moyenne », déclare Alexandre Haquin - Illustration Coût de l’énergie en élevage, quels enjeux ?
« Aujourd’hui, avec 80 % de Youna dans le troupeau, nous sevrons 14 porcelets par portée en moyenne », déclare Alexandre Haquin.

Coût de l’énergie en élevage, quels enjeux ?

Avec un prix du baril à moins de 50 $, la dépense en carburant a baissé en 2015. Le coût des énergies directes dans les élevages reste néanmoins un poste de charge non négligeable, d’autant que le coût d’électricité continue d’augmenter. Analyse des dépenses dans les élevages laitiers et porcins.

depense-energie-recap16 500 €, c’est le coût de l’énergie directe observé dans les exploitations Cerfrance Finistère en 2015, toutes productions confondues. Il diminue légèrement pour la première année depuis longtemps. Avec 7 900 €, l’électricité devient le premier poste de dépense devant le carburant, qui s’élève à 7 600 €. Le combustible (gaz) compte pour 1 000 €. La dépense énergétique varie selon la production. Une analyse de ces charges en énergie directe a été menée par Cerfrance Finistère et la Chambre d’agriculture du Finistère en production laitière et porcine. Les factures d’énergie directe que sont l’électricité, le fuel et le combustible totalisent 9 800 € par an pour l’exploitation laitière moyenne, 35 200 € en production porcine, et 20 600 € en aviculture. Les graphiques ci-dessous montrent la répartition des dépenses.

L’enjeu porte sur le carburant en lait

Le tiers des exploitations laitières les plus économes en énergie ont dépensé 7 200 € en 2015. Pour le tiers les plus énergivores, c’est presque le double avec 13 000 €. C’est ce qui ressort des données de 450 exploitations spécialisées en lait et relativement homogènes en termes de taille et de lait produit par hectare. La différence porte surtout sur le carburant. Le gain de consommation provient en partie d’une délégation plus importante de la mécanisation (ETA, CUMA,…). La répartition du parcellaire, le choix des pratiques agricoles et culturales (combinaison tracteur/outil/tâches à réaliser) influencent aussi probablement la consommation de carburant. Un effet « conduite » du tracteur peut également peser. Par contre, la proportion de surface fourragère et de maïs dans l’assolement est équivalente entre énergivores et économes. L’électricité représente 36 % du coût de l’énergie (essentiellement lié à la traite). Sur ce poste, les écarts sont plus faibles. Des économies peuvent cependant être faites, par exemple par l’installation de pré-refroidisseurs ou de récupérateurs de chaleur du tank pour chauffer l’eau.

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Production porcine, des économies potentielles

Dans les exploitations porcines, l’électricité est en première ligne avec 72 % de la facture totale d’énergie. Dans les élevages naisseurs-engraisseurs, les écarts sont importants selon qu’il y ait ou non traitement de lisier, fabrication d’aliment à la ferme (FAF) et selon la part des porcs engraissés sur site. Les élevages sans FAF présentent une consommation réduite en fuel, de l’ordre de 1 €/100 kg net de porc pour une moyenne à 1,5 €/100 kg, qui s’explique par une surface plus faible de cultures. Les élevages avec FAF et traitement sont plus gourmands en électricité (4,7 €/ 100 kg pour une moyenne à 4,2 €). Cependant, les écarts à l’intérieur de profils d’exploitations semblables sont également importants (cf tableaux 2 et 3).

L’âge des bâtiments, leur isolation, leur implantation peuvent jouer sur les consommations. Le chauffage en maternité et post-sevrage, la ventilation des porcs à l’engrais sont les postes les plus gourmands en électricité. Le degré d’automatisation de la FAF et de la distribution de l’aliment, la part de lisier à traiter conditionnent les besoins. La gestion au quotidien de certaines pratiques (consignes de températures, ventilation…) peut réduire la facture. Les économies d’énergie réalisées grâce des installations comme des niches à porcelets, des échangeurs de chaleur… donnent des retours sur investissement qui sont intéressants d’autant que le PCAEA peut contribuer aujourd’hui au financement de ces matériels. Pascale Van Belleghem


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