14614.hr - Illustration Des tanins de châtaignier quand le taux d’urée grimpe
Yohann Pegeault (à gauche) et Mickaël Renoult devant une des parcelles en agroforesterie.

Des tanins de châtaignier quand le taux d’urée grimpe

Conduisant un système très pâturant, les associés du Gaec La Métairie Neuve (35) ont apporté des tanins de châtaignier à la ration des vaches laitières cet automne pour ne pas pénaliser leur performance.

Pour augmenter leur autonomie, les associés du Gaec La Métairie Neuve à Plélan- le-Grand (35) ont misé sur l’herbe en développant un système pâturant. Après la mise en place d’une MAEC SPE (28/55) en 2017, ils ont converti le système en bio en 2020. Sur les 145 ha de SAU, environ 100 ha sont en herbe avec du maïs et du mélange céréalier à côté. 72 ha de prairies sont accessibles dont 50 ha pour les 150 vaches laitières qui produisent 900 000 L de lait.
« Pour disposer de ces 50 ha, nous avons fait le choix de construire notre nouveau bâtiment de l’autre côté de la route en 2016 », souligne Yohann Pegeault, installé avec son père Yannick et son frère Benjamin. Ils travaillent aussi avec Agathe Spor, l’amie de Benjamin, salariée sur l’élevage. Le 10 janvier, ils ont ouvert les portes de leur exploitation à l’occasion des Rencontres Olitys dédiées cette année au thème de « l’augmentation de l’autonomie et de la rentabilité ».

L’achat de correcteur stoppé

« Toutes les semaines, les paddocks sont ajustés avec l’aide d’un herbomètre. En parallèle du pâturage, nous réalisons de la fauche et du stockage sur pied. » Aujourd’hui, « nous n’achetons plus de correcteur azoté », précisent les éleveurs qui sont accompagnés dans leur démarche d’autonomie par Mickaël Renoult, conseiller en approche globale d’élevage chez Olitys. « Les rations sont calées tous les mois en fonction de l’herbe notamment. »
« Cet automne, le taux d’urée était trop élevé, se situant à 320 – 330 mg/L. Un taux d’urée élevé montre un excès de protéines solubles qui entraîne des pertes de protéines dans les bouses et une fatigue hépatique, donc une perte de lait. Il n’y avait plus de maïs en stock. Pour ne pas avoir à en racheter, les éleveurs ont apporté aux vaches un complément alimentaire à base de tanins de châtaignier et plantes que nous commercialisons. Le taux est redescendu à 270 mg/L », explique le conseiller.

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Au fur et à mesure, les éleveurs arrêtent l’écornage.

La reproduction également favorisée

« Les tanins permettent de sécuriser le rumen en réduisant les pics d’ammoniac, de réduire la perte de protéines et de mieux valoriser certains acides aminés alimentaires. » La reproduction est aussi favorisée. « Nous sommes vigilants sur ce point car nous avons des vêlages groupés sur deux périodes de 2,5 mois, au printemps et en automne et souhaitons aller vers une période de 2 mois sur mars – avril. » Des minéraux organiques adaptés et des levures vivantes spécifiques sont aussi donnés via Olitys pour valoriser l’herbe et optimiser les performances laitières.

Les veaux élevés avec les mères dans le troupeau

Depuis quelques années, les veaux sont élevés avec les mères dans le troupeau. « Ils affichent de fortes croissances pour des vêlages à 24 mois. Ils sont calmes et faciles à manipuler », précise Yohann Pegeault. Le taux de renouvellement avoisine les 20 %. Le troupeau est en race Prim’Holstein, mais du croisement jersiais a été débuté pour apporter des taux et bénéficier d’un gabarit plus petit. Un taureau limousin est aussi utilisé sur les génisses, et sur les vaches après 2 IA. Les laitières, conduites en deux lots, sont en monotraite en fin de lactation. « Pour procurer de l’ombre aux animaux et atténuer l’impact du changement climatique, 30 ha au total ont été implantés en agroforesterie. Ces arbres fourniront du bois d’œuvre à l’avenir et peut-être du bois déchiqueté pour une utilisation en litière. »

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