Angélina Heuzé, Chambre régionale d’agriculture ; Thomas Guégan, président JA Bretagne ; Kévin Thomazo, président JA 56 ; Frédéric Stéphan, trésorier JA 56 ; Éloïse Bertho, éleveuse ; Élodie Mahé, éleveuse. - Illustration L’installation, le fer de lance des JA
Angélina Heuzé, Chambre régionale d’agriculture ; Thomas Guégan, président JA Bretagne ; Kévin Thomazo, président JA 56 ; Frédéric Stéphan, trésorier JA 56 ; Éloïse Bertho, éleveuse ; Élodie Mahé, éleveuse.

L’installation, le fer de lance des JA

Lors du forum installation organisé par les Jeunes Agriculteurs, les responsables du syndicat ont partagé leurs expériences et distillés leurs conseils aux étudiants du département.

« L’objectif premier du syndicat des jeunes agriculteurs (JA) est l’installation des jeunes. Dans notre département du Morbihan, la moyenne est d’une installation pour trois départs en retraite », déclare Kévin Thomazo, président des JA 56 lors du forum « Demain je m’installe », jeudi 22 novembre à Pontivy. Ce forum ouvert à tous les lycées, étudiants et porteurs de projet du département est le rendez-vous incontournable pour les jeunes qui souhaitent s’installer en agriculture. « L’objectif aujourd’hui est de vous informer et d’expliquer les démarches à l’installation, de promouvoir notre métier d’agriculteur mais aussi de vous faire découvrir l’accompagnement proposé par nos différents partenaires (coopératives, banques, centres de gestion, administrations, OPA…», explique Kévin Thomazo.

36 % des installations en lait

Frédéric Stéphan, trésorier des JA 56 a planté le décor en rappelant les chiffres de l’installation en Bretagne : « En 2017, la région a enregistré 700 installations dont 465 aidées. Dans le Morbihan, 21 % des installés sont des femmes, l’âge moyen est de 30 ans, 38 % n’ont aucune origine agricole et 36 % ont au minimum un bac +2. La production laitière représente 36 % des installations, 17 % se font en légumes, 5 % en mixte (lait/porc/volaille), les installations en porc se font la plupart du temps sans aides par conséquent nous n’avons pas les chiffres. » L’an dernier 30 % des installations aidées en Bretagne sont en agriculture biologique avec le lait et les légumes en tête mais la dynamique est enclenchée et le porc et la volaille suivent.

Les clés de la réussite

Angélina Heuzé, responsable installation pour la Chambre régionale d’agriculture a décrit aux étudiants les différentes démarches à réaliser pour pouvoir s’installer comme agriculteur. « Il faut tout d’abord prendre contact avec le point accueil installation à la Chambre d’agriculture. Le porteur de projet réalise ensuite un plan de professionnalisation personnalisé. Un diagnostic de l’exploitation à reprendre sera ensuite effectué puis une étude prévisionnelle d’installation. Les dernières étapes étant les démarches administratives et la finalisation du projet. » Pour la responsable installation, les 5 clés de la réussite sont : bien réfléchir son projet et le maîtriser ; s’entourer, se former et savoir déléguer ; préparer ses proches à leur place sur l’exploitation et trouver un équilibre vie privée/vie professionnelle ; maîtriser ses chiffres, sa comptabilité et ne pas sous-estimer les tâches administratives ; ne pas hésiter à s’investir dans des associations, syndicats agricoles… le but est de ne pas s’isoler, de partager ses expériences, échanger et trouver des solutions.

La problématique du foncier

Éloïse Bertho qui s’est installée en février 2016 avec son conjoint sur l’exploitation de Allaire en production de lait de chèvre a témoigné de ses difficultés pour s’installer. « C’est très dur de trouver du foncier surtout pour des éleveurs de chèvres. J’ai cherché des terres pendant 4 ans pour finalement reprendre l’exploitation de ma mère avec 100 ha situés à 15 km de notre site d’élevage. » Pour Frédéric Stéphan, éleveur de porcs à Langonnet et installé en 2016 avec ses parents, la situation n’est pas la même. « Lors de mon installation, j’ai repris du foncier assez facilement et développé l’exploitation porcine. Nous avons maintenant 500 truies et 300 ha de terres. Sur mon secteur, il va y avoir beaucoup d’exploitations viables à reprendre dans les 3 ans qui viennent. Ma crainte est qu’il ne reste plus que 3 ou 4 agriculteurs sur le canton alors qu’il y a des structures qui méritent d’être reprises par des jeunes. » Le jeune éleveur cite l’exemple d’une ferme voisine de 100 ha qui vient d’être reprise, uniquement pour les cultures, par un agriculteur situé au nord des Côtes d’Armor.


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