Robot : savoir jongler avec les données

Une nouvelle série de réunions techniques vient d’avoir lieu à Moréac (56), Pacé (35), Ploufragan (22) et Châteauneuf-du-Faou (29) pour les producteurs de lait équipés de robots de traite. La qualité du lait a fait l’objet de ce 6e rendez-vous, évalué à 8,9 sur 10 par les participants.

Samuel Pansart, référent technique robot de traite Triskalia, a concocté un programme dense et approfondi en collaboration avec les deux intervenants de la journée : Paul Lacombe, FDS et Cyril Urlande, vétérinaire bovins Triskalia.

Tout au long de chaque journée, ils ont combiné leur expertise pour mettre en exergue notamment les données des logiciels des différents robots de traite (distribution de l’alimentation, indicateurs techniques…) et la santé des vaches laitières (mammites cliniques et sub-cliniques) sous le signe de la qualité du lait. Un seul objectif : donner aux éleveurs les clés d’une gestion quotidienne efficace du troupeau.

L’importance des transitions

Au niveau de la transition entre le tarissement et le début de lactation au robot, l’idée est d’assurer une expression totale du pic tout en évitant les problèmes métaboliques. Pour ce faire, une préparation au vêlage est incontournable au même titre qu’une grande vigilance au cours des 60 premiers jours de lactation. Les fraîches vêlées pourront intégrer pleinement le troupeau dès que les 2,5 traites par jour seront atteintes.

Au préalable, l’idéal est d’aménager un petit circuit et de limiter le stress et la concurrence. Quant à la ration, il faut viser 17-19 % de MAT, faire évoluer l’ingestion de 12 en fin de tarissement à 24 kg de MS (28 pour les meilleures) en début de lactation et apporter de l’énergie tout en limitant les risques acidogènes. Ces transitions alimentaires peuvent être gérées grâce aux paramétrages du robot et à une stratégie alimentaire adaptée à l’auge.

Enfin, au-delà des observations du troupeau, des outils d’aide à la détection de l’acétonémie existent au niveau des robots. La diminution du taux protéique et l’augmentation du taux butyreux couplé à un écart TB-TP élevé sont de précieux indicateurs.

Focus sur les mammites

En traite robotisée, une mamelle est plus exposée du fait de la fréquence de traite avec des sphincters qui sont ouverts plus souvent. La prévention réside dans l’hygiène globale de l’atelier. Il faut aussi savoir qu’une vache infectée peut contaminer jusqu’à 6 vaches à suivre sur le même poste… Au niveau de l’animal, il faut brûler les poils des pis ou tondre plusieurs fois par an mais aussi couper à ras le bout des queues et épiler les mamelles à chaque vêlage.

La propreté du bâtiment est également essentielle avec des couloirs raclés et une aire d’attente propre et confortable (privilégier le caillebotis et des tapis en caoutchouc antidérapants). Le robot doit être vérifié tous les jours et entretenu comme une salle de traite. Ensuite, les données sur la qualité du lait fournies par les logiciels permettent de détecter les problèmes tôt et de cibler les vaches en difficultés.

Du côté des indicateurs, la conductivité, la colorimétrie, le comptage cellulaire, les alertes santé mamelle & co donnent le la dans la gestion du troupeau. Reste enfin à gérer les interventions dans des conditions optimales et à paramétrer les traitements et le suivi.

L’ensemble de ces points ont été détaillés lors des journées techniques du club robot Triskalia. Les questions/ réponses ont naturellement trouvé leur place au fil des interventions qui ont été pratico-pratiques et visuelles pour une meilleure assimilation des informations. Rendez-vous en 2018 pour de nouveaux temps forts.

Le Club robot Triskalia en bref

[caption id=”attachment_31737″ align=”aligncenter” width=”720″]Demonstration-technique-parage Démonstrations de techniques de parage en novembre 2016.[/caption]

Créé en septembre 2015, le club robot a réuni ses membres autour des formations suivantes :

  • Décembre 2015 – « Optimisation des stalles et autonomie des vaches laitières » : du fonctionnement du robot à l’alimentation du troupeau tout en passant par la circulation et le confort des animaux.
  • Mars 2016 – « Alimentation de précision, santé et productivité du troupeau » : le matin, concilier la santé, la productivité et la fertilité des animaux (des vaches laitières à 50 kg pleines avant 100 jours) et l’après-midi, diagnostics vétérinaires pre et post partum (score de remplissage du rumen, béta OH, fécondité…).
  • Juin 2016 – « Journée conviviale » : intervention d’Yvon Peurou sur ‘l’automatisation d’un outil de production dans un contexte de marchés volatils’ et portes ouvertes au Gaec Hamelin-Hinault à Plaintel (22).
  • Novembre 2016 – « La gestion des boiteries » : l’étude physiologique du pied et les techniques de parage ont fait l’unanimité grâce à la pédagogie des intervenants et au partage d’expériences.
  • Juin 2017 – « Herbe et robot, c’est possible » : dans l’idée d’intégrer au mieux l’herbe dans la ration des vaches laitières, les thèmes suivants ont été développés : circulation dans le bâtiment et pâturage, valorisation de la ration pour une meilleure productivité, Défilait 3.0 et le choix des espèces en fonction de son système.
  • Décembre 2017 – « Traite robotisée et qualité du lait ».

[caption id=”attachment_31738″ align=”aligncenter” width=”720″]Cyril-Urlande-veterinaire-triskalia Cyril Urlande, vétérinaire bovins Triskalia a animé un atelier sur le tamisage de rations et de bouses en juin 2017[/caption]

Contact : Samuel Pansart – 06 08 24 83 49


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