Après le début de la guerre en Ukraine en 2022, le prix des matières premières a fortement augmenté et notamment celles qui apportent de la protéine comme le soja dont la France est très dépendante. « À la suite de ce constat, nous avons débuté le projet Sysporc visant à utiliser des protéines produites localement dans les formulations d’aliment porc. L’objectif est de voir comment on peut coupler le système de cultures à l’élevage de porc pour la production de cultures protéiques et leur utilisation dans la fabrication d’aliment à la ferme », lance Constance Drique, chargée de mission en alimentation porcine et Faf de l’équipe porc de la Chambre d’agriculture de Bretagne. Des essais à Crécom et Kerguéhennec Le projet a débuté par une phase d’enquête pour connaître les assolements en Bretagne et estimer la volonté de produire de la féverole, lupin, soja et pois afin d’être plus autonome en source de protéines. « Des essais sont en cours aux stations expérimentales de Crécom (22) et de Kerguéhennec (56) pour co-concevoir le système de culture et les aliments. L’idée est de favoriser la production de protéines tout en poursuivant les efforts réalisés à Kerguéhennec sur les baisses d’IFT avec un objectif à -75 % au global sur le système de culture », explique Constance Drique. Elle poursuit : « Nous avons conçu les aliments pour qu’ils correspondent aux cultures mises en place. En fonction de la taille de l’élevage, nous avons défini le nombre d’hectares de chaque culture qu’il fallait pour coller aux besoins en protéines de l’atelier porc. » 4 aliments testés Voici l’assolement expérimenté à Kerguéhennec : féverole, triticale, lupin, maïs, blé, soja, orge, colza. À Crécom, les aliments correspondants sont testés sur des truies allaitantes, sur des porcelets en aliment 2e âge et sur des porcs…
Dossier technique
Un aliment post-sevrage avec de la protéine cultivée localement
Pour réduire la dépendance au soja et sécuriser l’alimentation porcine, le projet Sysporc associe cultures locales et formulations innovantes. Des essais en stations expérimentales évaluent l’efficacité et le coût de ces nouvelles pistes protéiques.

