Sur leur élevage de 300 truies naisseur-engraisseur avec 150 ha de SAU, Jean-Charles et Émilie Cantin emploient 2 salariés. Adhérents à la Cooperl, ils sont en production de mâles entiers, en cahier des charges « Porc sans antibiotiques » dès la naissance et sont engagés dans une démarche RSE. Par ailleurs, « tous les animaux de l’élevage sont identifiés avec des boucles RFID qui permettent la traçabilité à l’individu, pour aider dans les décisions techniques, par exemple les réformes… », précise l’éleveur.
Le choix d’une conduite en 7 bandes a été fait sur l’exploitation, avec sevrage à 28 j. « À la sortie de la maternité, chaque portée de porcelets est pesée pour pouvoir ensuite adapter l’alimentation aux poids, dans chacune des 56 cases de post-sevrage. »
Quand l’éleveur s’est installé en 2003, 2 aliments étaient distribués en post-sevrage. Désormais, 3 aliments (1er âge, 2e âge et 3e âge) sont utilisés avec des transitions de quelques jours entre chacun. « Le 2e âge est inséré progressivement avec le 1er âge qui lui régresse peu à peu… »
Trois aliments en post-sevrage
Toute l’alimentation est automatisée grâce à l’installation il y a 8 ans du système Optimat, d’Asserva. « La pesée et la préparation des repas sont adaptées à chaque nourrisseur qui alimente 2 cases. C’est un gain de précision sur l’alimentation mais aussi un gain de temps de travail », apprécie Jean-Charles Cantin. « Les aliments sont toujours frais et l’éleveur peut programmer autant de repas qu’il le souhaite », précise Grégoire Soulabaille, technico-commercial Asserva.
Sur l’élevage La Roche Carillan, les porcelets débutent le post-sevrage avec 2 repas pendant près de 3 semaines, puis terminent cette phase d’élevage avec 4 repas, avant de partir en engraissement. Les aliments de post-sevrage sont achetés sous forme de miettes et stockés dans 3 silos. Une forme facile à distribuer qui « permet moins de gaspillage que la farine et assure une bonne digestibilité, de bonnes croissances », selon l’éleveur.
Pig Insight adopté sur deux cases
En même temps que cette automatisation, il y a 8 ans également, Jean-Charles Cantin a été le premier éleveur à installer un matériel de suivi individualisé, sur 2 cases de post-sevrage : Pig Insight, également conçu par Asserva. « Ce type d’installation permet de récupérer des données individuelles, par porcelet, concernant le poids et les quantités d’eau et d’aliment ingérées », précise Grégoire Soulabaille.


« Si un animal mange moins ou boit moins, nous sommes alertés sur l’ordinateur de suivi. Cela permet d’intervenir rapidement, notamment en cas de pathologie ou de boiterie. On peut isoler, soigner des animaux si besoin… », ajoute l’éleveur. De même, la quantité d’aliment est adaptée à l’animal, réduisant aussi bien les charges alimentaires que l’impact environnemental de l’élevage. Aujourd’hui trop coûteuse pour être installée sur toutes les cases, cette technologie « donne une image de la santé et de la conduite des porcs sur une bande ».
Agnès Cussonneau
Des mesures pointues dans le cadre d’essais
« La technologie Pig Insight est davantage utilisée dans des stations d’expérimentation en France et ailleurs dans le monde. Des éleveurs s’engageant dans de nouveaux modes de production (courettes extérieures, aliment différent…) peuvent affiner le suivi technique avec ce matériel », présente Grégoire Soulabaille. Par ailleurs, on peut envisager que demain, le suivi alimentaire à l’individu sera généralisé dans les élevages classiques, en post-sevrage et engraissement.

