Dossier technique

Moins de stress avec le sevrage sur place

EARL Basset Johann à Penguily (22) - Plutôt que de construire une maternité et un post-sevrage neuf, l’éleveur a misé sur un système de maternité avec sevrage sur place limitant le stress des porcelets puisqu’ils restent dans la même salle de la mise bas jusqu’au transfert en engraissement.

Un homme dans un bâtiment d'élevage de porcs avec des porcelets en cases maternité - Illustration Moins de stress avec le sevrage sur place
Johann Basset, éleveur de porc à Penguily (22).

Johann Basset s’est installé en 2020 sur la commune de Penguily (22) en reprenant l’élevage de 350 truies naisseur-engraisseur de son beau-père. L’éleveur vient d’achever la construction d’une maternité-verraterie neuve avec la société I-Tek. Il est en conduite de 7 bandes de 44 truies avec sevrage à 28 jours. « J’ai découvert le principe du sevrage sur place lors d’une porte ouverte et j’ai voulu mettre en place cette technique sur mon élevage. J’ai profité de la construction de ma maternité neuve équipée de 4 salles de 44 places pour franchir le pas. Je vais aussi passer en génétique Topigs pour avoir des truies plus autonomes », témoigne le jeune éleveur.

J’ai un transfert et un lavage de moins

12 à 15 porcelets par case

Chaque salle de maternité est équipée de 4 rangées de 11 cases liberté de 2,7 m sur 2,7 m. Le chauffage est assuré par une grande plaque chauffante de 1,6 m sur 0,5 m avec un capot relevable pour créer le nid. L’eau chaude qui circule dans les plaques chauffantes est produite par un système de pompes à chaleur. « Je sèvre à 28 jours, j’ai juste à sortir mes truies ce qui se fait très facilement. Ensuite, je relève les bat-flanc pour passer la case en version PS. J’ai sevré ma première bande le 6 novembre pendant que ma deuxième bande était en mise-bas. J’ai actuellement entre 12 et 15 porcelets par case sur cette première bande, il y a plus de place que dans un PS classique. Selon la norme Ifip, la taille de ma case en PS me permet d’avoir jusqu’à 17 cochons de 30 kg », précise Johann Basset. Le jour du sevrage, les capots des nids sont levés et la consigne de température des plaques chauffantes est augmentée pour assurer rapidement une ambiance autour de 26 °C. La température va être progressivement baissée au fil des jours et le renouvellement d’air par l’augmentation de la ventilation va se faire dans le même temps.

Un gain de 7 à 8 jours d’âge à l’abattage

Les cochons vont rester en PS jsuqu’à 65 jours d’âge. La salle est ensuite lavée le mardi suivant le transfert pour que les truies puissent rentrer dans la salle de maternité le mardi une semaine plus tard. « Le sevrage sur place me permet de gagner du temps car j’ai un transfert et un lavage de moins puisque la salle de maternité n’est lavée qu’après le transfert de PS vers l’engraissement. J’estime que le sevrage sur place me permet d’économiser l’équivalent d’un salarié à mi-temps. » Et Claude Cochet, technicien bâtiment I-Tek Solutions d’ajouter : « En évitant le transfert des porcelets, il n’y a pas le choc thermique et psychologique de la séparation maternelle. Cela diminue aussi les frais vétérinaires grâce au statut sanitaire qui reste le même pendant 80 jours. » L’éleveur qui découvre ce nouveau système est en phase de rodage. Actuellement, le jour du sevrage, les porcelets ont 2 repas dans l’auge mixte utilisée aussi par la truie quand elle est en maternité. Ensuite, l’éleveur va passer à 3 puis 4, voire jusqu’à 6 repas par jour, pour limiter le gaspillage et mettre à disposition des porcelets un aliment frais le plus régulièrement possible. Il remarque aussi que les porcelets ont leurs habitudes. Le coin pour faire leurs déjections étant déjà défini, ils ne vont pas les faire dans l’auge ou dans le bol d’abreuvement, ce qui était une crainte. « Ce système de sevrage sur place est plus coûteux mais le gain technique va largement le compenser. Nous misons sur un gain de 7 à 8 jours d’âge à l’abattage en éliminant le stress lié au sevrage et changement de bâtiment. »

Nicolas Goualan

L’air vicié passe au travers d’un biofiltre

L’entrée d’air dans les salles de maternité se fait par le sol à l’aide de poteaux régulés Exatop qui permettent de gérer la ventilation. La sortie de l’air vicié se fait par le sol dans une gaine centralisée. « La particularité sur le bâtiment de Johann Basset est que cet air vicié passe dans un biofiltre, composé de bois broyé grossièrement sur une épaisseur de 75 cm, qui va piéger les poussières, réduire les odeurs et les émanations d’ammoniac dans l’air. Avec une vitesse d’air de 0,15 m/seconde, il faut 5 secondes de temps de contact pour réduire de 50 % les émissions d’ammoniac », précise Claude Cochet. Le biofiltre est installé sur des caillebotis bovins qui permettent l’accès à un engin agricole pour mettre en place et retirer le bois défibré.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article