Le 21 septembre dernier, le chantier d’ensilage organisé par l’ETA Graignic présentait une forme un peu particulière : le combiné presse-enrubannage allait et venait sur le tas de maïs fraîchement récolté. Cette machine McHale Fusion 4 Plus a, sur la journée, enrubanné 25 bottes de 850 kg chacune. Vincent Graignic, associé avec son frère Matthieu, est entrepreneur sur Pont-Scorff (56).
25 bottes enrubannées en 45 minutes
« Nous avons aussi repris l’élevage de bovin allaitant de notre oncle, composé de 20 mères limousines, auxquelles se rajoutent 10 Aubracs et leur suite. Le bâtiment était existant, les terres sont groupées autour », décrit-il. Pour nourrir en partie ce troupeau, le maïs stocké dans un silo de 10 m de large « convient pour l’hiver. Mais l’été, la vitesse d’avancement n’est pas assez rapide : il y a énormément d’échauffement. Il faudrait pour une bonne vitesse d’avancement qu’il soit moins haut, mais ce n’est pas le cas ». C’est pourquoi l’idée d’enrubanner de l’ensilage a germé, cette solution permet de fermer le silo à la belle saison pour se tourner vers les balles de maïs enrubannées.



Le film tient la botte
La presse enrubaneuse de l’entreprise peut aussi bien recevoir des filets comme des films pour lier les bottes. « Nous utilisons ces films pour l’enrubannage d’herbe, encore plus en luzerne pour éviter que le film ne se perce ». Pour ces fourrages, 3 tours de films sont appliqués pour bien tenir la balle. Pour l’ensilage de maïs, « 7 tours de film ont été posés, par sécurité ». Puis, en film extérieur, 4 couches viennent fermer hermétiquement chaque botte. Ce mode de conservation garantit une préservation de la qualité optimale. Enrubanner son ensilage a un coût, « il faut compter entre 22 et 24 € par botte ». Pendant le chantier, « il suffisait d’un aller dans le silo de 40 m de long pour remplir l’outil et presser une balle. Il faut utiliser une machine à chambre fixe, ce n’est pas sûr que cela fonctionne sur une presse à chambre variable. Enfin, la mise en enrubannage est à réaliser le jour de l’ensilage et directement sur le tas, afin de gaver le pick-up. En 45 minutes, nous avons enrubanné 25 bottes de maïs, ce dernier affichait un taux de matière sèche de 35 % ».
Cette solution de stockage « intéresse des éleveurs qui ont des surfaces très petites en maïs, et qui n’ont donc pas d’intérêt ou de possibilité de stocker en silo ». Les bottes de maïs enrubannées sont aussi intéressantes pour les exploitations dont les ateliers sont géographiquement éloignés, ou tout simplement pour la vente d’une partie de son fourrage. « Il existe des combinés presse-enrubannage en poste fixe, mais leur coût est important. Ici, nous utilisons le matériel déjà présent à l’entreprise », note Vincent Graignic.
Fanch Paranthoën
Pas de conservateur
À l’ouverture de l’enrubannage au début novembre dernier, le premier coup de couteau laisse apparaître un ensilage propre, très bien conservé. Lors du chantier de récolte, « nous ne pulvérisons pas de conservateur, c’est ici inutile ». L’ETA a choisi pour filmer ce fourrage un plastique jaune, en signe de soutien à la lutte contre les cancers pédiatriques. « L’ensilage se tient, il sera distribué à la main », explique Vincent Graignic. Le petit troupeau à l’abri consommera ce maïs en maximum 2 jours, il sera régulièrement repoussé au pousse-fourrage.

