Une des parcelles d’essai de la station Arvalis en maïs fourrage de Ploërmel (56) était équipée de drôles de tubes sortant de terre pour cette campagne. Nommé mini-rhizotron, ce procédé consiste à positionner des tubes dans le sol en biais, puis à faire passer une caméra régulièrement pour photographier le développement des racines de la culture. Cette technique peut servir à mieux comprendre le comportement des espèces dans différentes situations ou la dynamique d’installation du système racinaire en plein champ, en conditions réelles.
1 m de profondeur de sol photographié
Dans le champ morbihannais, l’objectif de ces tubes enfoncés était de « comparer le développement des racines suivant 2 écartements différents, à savoir 50 et 80 cm d’inter-rang, ainsi que 4 densités de semis différentes », détaille Alexane Perret, ingénieure régionale Bretagne pour Arvalis. Ces 4 groupes de densité comprenaient 80 000, 95 000, 110 000 et 125 000 pieds à l’hectare. L’idée principale de cette étude est d’observer le comportement de la culture en conditions de stress hydrique. Des comptages racinaires manuels ont également été faits, en creusant des fosses et en positionnant des grilles de comptage, placées perpendiculairement par rapport au semis.


De légères différences de rendement
Après le semis du maïs, une foreuse est venue creuser le sol pour recevoir des tubes transparents de 2 m de long. Environ 70 cm restent en dehors du sol, ce qui signifie qu’une profondeur de sol d’1 m est prospectée. Ces tubes sont isolés pour éviter que la lumière et la chaleur ne perturbent le développement des racines, un bouchon empêche les infiltrations d’eau de pluie. Pour les mesures, un scanner rotatif est introduit pour imager les racines. À Ploërmel, les prises d’image ont été effectuées le 11 juin, puis les 3 et 22 juillet. Ces images, moulinées et traitées par un algorithme, permettent de mesurer la longueur et la densité des racines, ainsi que leurs diamètres.
Cet essai, déjà conduit l’an passé sur le site d’Arvalis, sera sans doute renouvelé pour les semis 2026. « Les différences de rendements entre les modalités ne sont pas significativement différentes, il faut encore travailler le sujet », analyse l’ingénieure. Pas de conclusions hâtives donc, mais déjà des légers contrastes entre les extrêmes, « les structures d’enracinement sont différentes et les rendements montrent de légères différences dans les modalités extrêmes ». L’avantage léger est donné à la modalité à densité élevée et à écartement de 50 cm. Cet essai a toute son importance ; il permettra en partie de dire si le rendement du maïs est en lien avec le développement spatial de son système racinaire.
Fanch Paranthoën
Revenir aux études de sol
L’utilisation de ce mini-rhizotron n’est en fait pas nouveau, « des essais avec ce type de mesure ont déjà été menés dans les années 1980-1990. La nouveauté réside dans le traitement des données qui s’est largement amélioré ». Avant les années 2000, de nombreuses études étaient faites sur le sol et les racines ; puis d’autres sujets ont été mis sur la table. Travailler sur le sol n’est pas forcément simple, « les mesures sont plus complexes que les mesures sur les parties aériennes, il nous reste de nombreuses choses à apprendre ».

